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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François GUERRY
LE PARTAGE DES BIENS COMMUNS

LE PARTAGE DES BIENS COMMUNS

 

Mais au fait de quoi l’on parle à propos de biens communs ? L’emploi du pluriel, marque la polysémie de l’expression et ouvre la réflexion, voire le débat ce qui est ou doit être considéré comme des biens communs. Au sens le plus large possible les biens communs seraient ces biens que la nature à mis à notre disposition : la terre, l’eau, l’air, le feu énergie et lumière. Ces biens, nous sont donnés pour un usage raisonné et temporaire, nous sommes en quelque sorte locataire de ces biens ; puisque nous sommes de passage, et qu’à l’échelle du temps historique linéaire, la durée de notre passage est infiniment petite à peine quantifiable, ce qui devrait réduire notre vanité notre arrogance et favoriser notre humilité. Il semble que cette infime durée nous déresponsabilise, suivant l’expression après nous le déluge !

Notre éducation à ce sujet est inexistante, ont entend pas non plus les parents dire à leurs enfants prend soin de la terre, de l’eau, de l’air, des ressources naturelles dont l’usage irraisonné ne leur permet pas de se renouveler. Avons-nous sincèrement le désir de transmettre ces biens communs. Suis-je propriétaire ou locataire des biens communs ? Ces biens communs dans la Rome antique Res communis n’étaient pas privés par essence. Jusqu’à ce que les progrès de la technique attisent l’envie par certains de se les approprier pour leur seul profit. Ils sont souvent transformés en biens publics et puis par dégradation en biens privés. Pourtant Abel qui fait pâturer ses animaux sans enclos en nomade nous est si j’ose dire plus sympathique que Caïn l’exploitant agricole.

Les biens communs, devenus biens publics sont de fait la propriété de l’état, c’est jusqu’à là un moindre mal car l’état c’est nous. Mais ils vont progressivement attirer la convoitise des marchands. L’on parle souvent des responsabilités régaliennes de l’état, et peu de sa responsabilité de la gestion de nos biens communs, l’état à une tendance récurrente à la délégation pour fuir ses responsabilités ? Ainsi, des sociétés privées ou des individus s’emparent de la gestion et de l’exploitation de ces biens communs naturels. Je pense aux ressources d’eau, des sources naturelles, voire des nappes phréatiques dans certains pays, des énergies fossiles, des bords de côte, des plages qui sont privatisées, jusqu’à des morceaux de trottoirs savamment découpés en terrasses de débit de boisson, ou encore aux voies de communication routes et autoroutes et en ce moment des parcelles de terre publique accueillant des panneaux solaires.

On génère ainsi par cette marchandisation des sources naturelles à marche forcée de l’amertume un sentiment d’inégalité, de suppression de liberté, donc un manque de fraternité.

Le capitalisme favorisé par l’état n’ayant plus de limites sous-traite même ses délégations, qui échappent dès lors à tout contrôle. La multiplication des intermédiaires entrainant l’élévation des coûts. L’argument d’une meilleure gestion plus rigoureuse et moins onéreuse disparaît souvent, il suffit de voir les résultats des communes gérant la distribution de l’eau par exemple. Les biens communs ainsi monétarisés créés des inégalités générant des clivages et des fractures sociales.

À cet instant je vous invite à relire la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948. Dans le premier paragraphe de son préambule il écrit : « Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. »

Dans les droits égaux et inaliénables l’on peut concevoir que l’accès et l’usage des biens naturels et communs fait partie de ces droits. Puis vient l’Article premier : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »

L’accès et l’usage des biens communs est un témoignage de fraternité. Est-il inconcevable que cela constitue une priorité, surtout dans nos riches sociétés occidentales. Les fonctions régaliennes royales d’un état ne sont-elles pas outre la sécurité, la défense de son territoire, de rendre la justice dans le droit et je rajoute d’assurer à ses citoyens l’accès et l’usage égal aux biens communs. Premier pas nécessaire et essentiel pour faire communauté nationale et non communautarisme ou communauté d’intérêts. L’appartenance à cette communauté ne peut se faire qu’en agissant les uns avec les autres et les uns pour les autres. En clair construire en commun, nous avons bien été capable de construire des Temples et des Cathédrales de pierre, il s’agit là de construire des Temples de l’esprit propices à accueillir une société unie autour de biens communs. Cela implique un rééquilibrage entre liberté et droits individuels et liberté et droits communs, une prise de conscience du commun. Une appropriation du collective du commun, pour éviter de brûler les Mairies que l’on appelle aussi Maisons Communes. C’est peut-être un début de solution à nos maux, faire à tout prix du commun.

        

                                    Jean-François Guerry.  

LE PARTAGE DES BIENS COMMUNS

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Publié le par Jean-François GUERRY
Tableau de Jean Beauchard Eklablog.

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ET SI LA FRANC-MAÇONNERIE ÉTAIT UNE PHILOSOPHIE DE L’AUTRE ?

 

La Franc-maçonnerie est-elle une philosophie de l’autre et non pas une philosophie de l’être est-ce inconcevable ? Si elle était une initiation qui révèle l’autre, une épiphanie de l’autre. Après tout pourquoi pas, puisque qu’elle affirme être fondée sur la fraternité. Encore faut-il s’entendre sur la définition de la fraternité, n’est-elle qu’un mot ? Et sur l’autre, qui ne peut être un concept, en effet selon Aristote le concept est ce qui se réfère à l’essence et non au propre de l’autre. Le concept ne serait qu’objet et non sujet. Selon une définition classique le concept est la représentation abstraite d’un objet ou d’un ensemble d’objets ayant un caractère commun, une idée que se fait l’esprit humain d’un objet de pensée.

Depuis l’antiquité les philosophies sont des philosophies de l’être, elles réduisent la définition de la fraternité dans un rapport de l’être par rapport à moi, une réduction de l’autre à moi, ignorant sa différence radicale, sa singularité. Seul Levinas changera cette idée de l’autre, et deviendra la référence en terme de philosophie de l’altérité en  proposant un regard différent du visage de l’autre il concevra l’autre comme radicalement totalement définitivement absolument différent. Inaugurant une rupture par rapport au mot Frater qui considère la fraternité comme l’ensemble de l’espèce humaine illustrée par la formule : tous les hommes sont frères. Qui va même plus en envisageant un regroupement des hommes dans un au-delà suivant une autre formule mise en chanson : ce n’est qu’un au revoir mes frères, car nous nous reverrons tous… Cette fraternité prend la forme une forme communautaire, elle est même une suprématie que dénonce Levinas : un pouvoir de moi, de mon moi sur l’autre qui dès lors se transforme en objet, c’est le concept de l’autre. Qui passe de sujet unique à un objet, perdant tout ou partie de sa singularité. Autrui dans la philosophie de Levinas n’est pas moi ou une forme de moi, il est autre que moi. Sa pensée est différente de celle de Platon qui reconnaît la famille humaine comme Une, c’est aussi la pensée des religions monothéistes exprimée dans l’injonction : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Injonction que l’on retrouve dans le Lévitique (* 1) ou encore dans les Évangiles Marc(* 2), Mathieu (* 3), Luc (* 4), les Épîtres de Jacques (* 5), les Épîtres de Paul aux Romains (*6)aux Corinthiens (*7) et enfin les Épîtres de Jean. L’on trouve aussi cette injonction dans les Hadîths de l’Islam (*9) L’on peut aussi croiser cette injonction formulée différemment dans les traditions orientales comme le Bouddhisme, le Confucianisme, l’Hindouisme et en occident dans l’humanisme. Il demeure que cet amour fraternel de l’autre à une forme conditionnelle : je l’aime pourvu qu’il me soit semblable, cela ressemble bien à un repli identitaire. La fraternité devient se transforme en une sorte de complicité entre êtres semblables, une complicité avec mon prochain. Plus facile, à accepter et à réaliser, une sorte de fraternité entre-soi. C’est une fraternité atténuée, diminuée, en fait une solidarité vantée par Léon Bourgeois qui lutta sans succès pour quelle se substitue jusque dans notre devise républicaine. La fraternité, l’altérité devenant alors un rapport réciproque entre êtres semblables, un rapport symétrique de visage à visage. L’autre devenant exclusivement mon proche, mon prochain, je le reconnais comme tel, alors je lui donne l’accolade fraternelle.Nous sommes dès lors, même si ce n’est pas agréable à dire dans une catégorie de fraternité, une fraternité sélective. Qui introduit en creux une reconnaissance singulière, particulière donc non universelle, une fraternité du donnant donnant, une fraternité qui exclue la gratuité du don et qui écarte l’étranger.

Vous m’objecterez avec justesse que la Franc-maçonnerie qui puise ses valeurs et surtout ses vertus dans toutes les traditions et les philosophies est de ce fait universelle, que de plus le Franc-maçon initié ayant progressé vers les plus hautes sphères de la Connaissance spirituelle a pris conscience d’une religion universelle appelée Tradition Primordiale unique est donc aussi fraternel avec son proche, son prochain que son lointain. Est-ce aussi sûr ? Certes, il s’engage au terme de son initiation s’il en est un, à répandre dans le monde qu’il qualifie de profane les vertus et valeurs morales qu’il a reçues. Ce qui induit qu’il pense détenir de fait une suprématie sur l’autre qui ne posséderait pas ces vertus et valeurs. Il introduit donc un rapport de domination et non de responsabilité de l’autre. Le fait même qu’il soit le gardien de son frère introduit un rapport hiérarchique entre lui et l’autre. Comme le Franc-maçon sincère envisage de répandre sur toute la surface de la terre les vertus qui naissent de la charité. Il conviendrait peut-être de privilégier une formulation différente à l’injonction : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Par tu aimeras tous les hommes, outu aimeras ton prochain et ton lointain, ou encore tu aimeras tout le vivant, ou enfin simplement tu aimeras. Ceux qui ont écrits les textes vétero et néotestamentaires ont forcément réfléchi à ce problème, c’est pourquoi peut-être ils ont fait précéder cette injonction d’une injonction plus originelle, plus créatrice tu aimeras ton Dieu. Dieu que l’on peut remplacer par Grand Architecte de l’Univers, c’est-à-dire un principe et non un concept.

Nous avons pris la mesure de la difficulté de définir l’autre, l’altérité et la fraternité ; à contrario de l’égalité et de la liberté qui peuvent êtres conçues, encadrées par des règles, parfois contestées mais il existe toujours une possibilité d’amélioration. La fraternité c’est plus difficile, d’ailleurs si l’autre est mon frère quel est notre père commun, notre origine commune ? Suis-je prêt à admettre que tous les hommes sur toute la terre sont mes frères ?

C’est là, je reviens à Levinas parce qu’il est génial ! Il rattache la fraternité à la justice qui est une conséquence de la fraternité. Pour lui la fraternité c’est autrui, c’est tous les autres et c’est la fondation de la justice. Si nous, nous arrêtons un peu en réfléchissant sur ce que nous demande la Franc-maçonnerie. Elle nous demande d’aimer les autres nos frères et de défendre la justice, de lutter contre toutes les oppressions, les tyrannies, les dictatures de toutes sortes. La philosophie de Levinas sa philosophie première est une métaphysique de l’éthique. Qui va au-delà de la morale qui régit les rapports sociaux, elle recherche de la plénitude de l’homme de sa complétude donc en analogie avec l’initiation maçonnique. La fraternité nous apparaît comme un avant ontologique et éthique, elle est originelle sans fin et sans commencement elle est. Elle fait partie de nous, elle peut surgir du tréfonds de nous-mêmes à tout moment, par exemple lors d’attentas comme Charlie Hebdo ou les Twin Towers de New-York ou un Tusnami, elle est donc espérance. Il nous faut en faire l’expérience, l’éprouver à travers un danger, elle ouvre la porte pour atteindre l’invisible, elle est le lien entre tous. Elle se manifeste lors de ces dangers, elle apparaît alors comme un lien entre tous les hommes, révèle notre humanité, notre compassion fraternelle, notre altérité diraient les bouddhistes. Elle attachée à nous-mêmes, elle est attachante, bien plus que l’égalité et la liberté qui ne peuvent se réaliser sans elle, à ce titre elle mériterait de trôner en tête de notre devise républicaine.

L’on pourrait aller jusqu’à dire qu’elle nous est consubstantielle liant cœur et raison. Hannah Arendt disait ce qui nous manque : « C’est un cœur intelligent. » Les Francs-maçons avec humilité le savent quand ils parlent de l’intelligence du cœur. Je dirais presque pour conclure qu’il nous faut savoir vivre en fraternité et au minimum être capable de partager le plus souvent possible des moments de fraternité comme l’écrivait Régis Debray. Décidemment la Franc-maçonnerie qui fait une part belle à la fraternité, est sans doute proche d’une philosophie de l’autre qui présente des analogies avec celle de Levinas. Pour finir par un chant d’espérance je vous soumets ces quelques lignes du poète de l’Isle sur la Sorgue René Char : « Ensemble nous remettrons la nuit sur ses rails et nous irons tour à tour nous détestant et nous aimant jusqu’au étoiles de l’aurore. »

René Char. – Les Visages du temps- Une sérénité crispée.

 

                                                     Jean-François Guerry.

Notes et commentaires toutes les citations sont issues de la Bible de Jérusalem et les commentaires personnels.

*1- Lévitique : 19- 18 dans « Prescriptions morales et cultuelles. »

« Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Injonction qui croise celle de la genèse tu seras le gardien de ton frère. Qui fait référence à ton peuple et ton prochain semblant écartant les autres, les étrangers, les différents ceux qui ne sont ni de ton peuple et les lointains, les étrangers.

 

*2-Évangile de Marc 12- 31,32, 33 dans « Premier commandement. » « Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là (le premier était tu aimeras ton Dieu…) Le scribe lui dit : « Fort bien, Maître, tu as eu raison de dire qu’il est unique et qu’il n’y a pas d’autre que Lui, l’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute sa force, et aimer le prochain comme soi-même, vaut mieux que tous les holocaustes et tous les sacrifices. » L’on voit ici que le premier amour est celui de Dieu du principe de l’Un qui est tout l’alfa et l’oméga. Le second amour va vers le prochain et le lointain ? La conclusion fait remarquer que l’amour surpasse tous les dons ou que l’amour est le don le plus ultime jusqu’au sacrifice de soi. On remarque aussi l’alliance de la Raison et du Cœur pour parvenir à l’amour, cette union est l’intelligence du cœur.

 

*3-Évangile Mathieu : 7- 12 dans « Règle d’or. » « Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la loi des Prophètes. » Loi des Prophètes mais aussi Loi maçonnique !

Évangile Mathieu : 22- 39 dans « Le plus grand commandement » « Le second lui est semblable (Après le premier qui est l’amour de Dieu) : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

 

*4 Évangile Luc : 10- 27 dans « Le grand commandement » « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute âme, de toute ta force et de tout ton esprit ; et ton prochain comme toi-même »

Évangile Luc : 10- 36, 37 dans « La Parabole du bon samaritain » « Lequel de ces trois, (Le prêtre, le Lévite et le Samaritain) à ton avis, s’est montré, s’est montré le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands ? » Il dit Celui-là qui a exercé la miséricorde envers lui. » Cette parole semble être l’exception qui confirme la règle, c’est-à-dire que l’amour semble être universel, appliqué envers le lointain, le bon samaritain ne faisant pas de distinction entre les hommes en pratiquant la miséricorde vis-à-vis de son lointain. Reste une interrogation se sent-il responsable de son lointain ou supérieur à son lointain en lui accordant sa miséricorde ? Je dirais pour ma part qu’il pratique l’amour de son lointain en donnant ses deniers à l’aubergiste qui prend soin du blessé, parce qu’il fait ce don sans ostentation, comme doit le faire un bon Franc-maçon de manière à ne pas humilier celui qui reçoit, il ne recherche pas à obtenir un avantage pour son don.

 

*5,6,7 Épîtres de Jacques, Paul et Jean.

Épître de Jacques dans : « Le respect des pauvres ». 2- 8 « Si donc vous accomplissez la Loi royale suivant l’Écriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien ; mais si vous considérez les personnes, vous commettez un péché et la Loi vous condamne comme transgresseurs. » Cette interprétation interroge une deuxième fois, donc il y aurait une exception supplémentaire à la règle d’amour vis-à-vis de son seul proche. Cela rejoint une fois de plus la Loi maçonnique qui impose l’amour de l’autre en général qu’il soit riche ou pauvre pourvu qu’il soit vertueux (Levinas ajouterait peut-être, même s’il n’est pas vertueux, comme un devoir absolu d’aimer l’autre.) Il s’agit là de l’amour de l’homme comme humain et non comme personne.

En 2-13 dans l’Épître de Jacques ont lit : « Car le jugement est dans la miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde ; mais la miséricorde se rit du jugement. »

 

Épîtres aux Romains 13- 8,9,10 dans « La charité résumé de la Loi. » « N’ayez pas de dettes envers personne, sinon celle de l’amour mutuel. Car celui qui aime autrui a de ce fait accompli la loi. En effet, le précepte : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, et tous les autres se résument en cette formule : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. La charité ne fait tort au prochain. La charité est donc la Loi dans sa plénitude. ». Cette Épitre s’inscrit dans un contexte des lois morales sociales qui font société, comme une réponse des croyants à des interrogations de non croyants démontrant que la Loi d’Amour s’applique dans l’humanisme également et pas seulement dans la religion.

Première Épître aux Corinthiens 13- de 1à 7. Dans « La hiérarchie des charismes. Hymne à la charité. » « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je ne suis plus qu’airain qui sonne ou cymbale qui retentit. Quand j’aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j’aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter les montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, cela ne sert à rien. La charité est longanime ; la charité est serviable ; elle ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas ; elle ne fait rien d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal ; elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle met sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, elle croit tout, espère tout, supporte tout. » On peut difficilement faire un hymne plus beau et bon de la charité, qui est ici totalité de la Loi universelle d’amour.

 

Première Épître de Jean 4- 7,8, 21 dans « Aux sources de la charité et de la foi » « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour est de Dieu et quiconque aime est né de Dieu, et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu car Dieu est Amour.

Oui voilà le commandement que nous avons reçu de lui : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.

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Publié le par Jean-François GUERRY
PARUTION : Pierre Coïc - Parcourir Le Rite Écossais Ancien et Accepté du 4ème au 30ème degré aux Éditions Maïa.
PARUTION : Pierre Coïc - Parcourir Le Rite Écossais Ancien et Accepté du 4ème au 30ème degré aux Éditions Maïa.

PARUTION : Pierre Coïc – Parcourir le Rite Écossais Ancien et Accepté du 4ème degré au 30ème degré. Éditions Maïa.

 

Pierre Coïc

Parcourir, c’est-à-dire prendre le chemin et plus même le faire partager. Telle est l’ambition de Pierre Coïc, fort de son presque demi-siècle de pratique du Rite Écossais Ancien et Accepté. C’est un témoignage que se propose de nous transmettre l’auteur, une réflexion qui va du 4ème degré au 30ème degré sur le Rite Maçonnique le plus pratiqué dans le monde. Dans un préambule il avertit ses lecteurs avec humilité qu’il n’entend pas lever le voile sur une Vérité, mais simplement les faire bénéficier si tel est leur désir de son interprétation personnelle d’un Rite si riche qu’il permet à chacun par sa pratique de donner du sens et un sens à sa vie, de construire sa vie et de s’insérer à sa place dans le monde. C’est le projet de l’initiation maçonnique, la perspective de tous ceux qui frappent un jour à la porte du temple. Un parcours qui permet de mettre de l’esprit dans la matière, de transformer l’homme en humain, de passer de l’avoir à l’Être. C’est sans doute pourquoi le « Parcours » auquel nous invite P. Coïc commence au 4ème degré du Rite au-delà donc des trois premiers degrés symboliques, au moment où l’initié tourne son regard vers les hautes sphères de la Connaissance Spirituelle, le moment où le Temple est dans l’homme, le moment où l’initié a suffisamment persévérer sur la route du Devoir pour pouvoir comprendre que ce qui est en bas est comme ce qui est en haut que le temple à construire est dans l’homme, que le temple est l’homme.

C’est donc un homme libéré des pesanteurs, qui nous convie à la suivre dans son parcours et a en partager le meilleur des valeurs et des vertus cultivées sur le temps long nécessaire à la réalisation de l’homme spirituel ami de la sagesse si tel est notre désir. De nombreux ouvrages traitent du Rite Écossais Ancien Accepté, si l’on met à part ceux qui traitent de son histoire, de ses racines profondes et récentes, de ses cérémonies, de ses symboles disséqués. Il reste les ouvrages qui rendent compte en creux, dans les interlignes de la transformation de l’homme grâce à la pratique du Rite, ce sont pour moi les marqueurs essentiels qui donnent sa valeur au Rite. Ce sont les ouvrages dont la lecture provoque chez le lecteur, des réflexions sur son propre parcours, des ouvrages qui obligent de temps à autre de lever la tête. Le cheminement à travers la progression des degrés initiatiques, installe une hiérarchie qui ne peut en aucun cas être d’honneur, mais qui est spirituelle. L’on constate au fur et à mesure de la progression des initiés que leurs paroles se font plus rares et leurs silences plus grands, comme un retour au premier degré de leur initiation. Fort de ce constat je reviendrais vers vous pour une ou des récensions lorsque comme à mon habitude j’aurais lu intégralement le livre de Pierre Coïc, qui est désormais disponible.

                                                     Jean-François Guerry.

Pierre Coïc – Parcourir le Rite Écossais Ancien et Accepté du 4ème au 30ème degré.Éditions Maïa. 34€

www.editions-maia.com

Note éditeur :

 

Vie du livre

Vivre le Rite écossais ancien et accepté est une aventure que je vous propose de partager à la vue de mon entendement. C’est-à-dire qu’il n’y a aucune vérité qui ne sortira de cet ouvrage, rien qu’une simple interprétation d’un vécu et pas plus sur les différents degrés parcourus. S’il y a une certitude, ce sera celle qu’il m’a semblé percevoir jusqu’à sa prochaine remise en cause, car c’est ainsi que la vie maçonnique s’exprime, par des recherches et des conclusions qui forment un nouveau point de départ et, de cette manière, on avance sans se soucier du but à atteindre, l’essentiel est le chemin.
La vie maçonnique est une ascèse, c’est-à-dire qu’elle entraîne à produire un effort visant à la perfection spirituelle par une discipline constante de vie.

L’auteur, en quelque sorte, traduit quarante-huit années de pratique maçonnique, et l’analyse qu’il présente sur les différents degrés du Rite met en relief la particularité de chacun des degrés évoqués. S’il témoigne certes de son parcours dans son ouvrage, il va au-delà, car il s’ouvre au partage de son expérience.

PARUTION : Pierre Coïc - Parcourir Le Rite Écossais Ancien et Accepté du 4ème au 30ème degré aux Éditions Maïa.

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Publié le par Jean-François GUERRY
LU DANS LA PRESSE. Pierre Fauve L’État sauvage- de Plougastel- Daoulas. (Là où est la fin de la terre)

LU DANS LA PRESSE. Pierre Fauve L’État sauvage- de Plougastel- Daoulas. (Là où est la fin de la terre)

 

Je succombe au désir de vous faire partager ce courrier d’un lecteur du journal le Télégramme du 17 juillet 2023 en rapport avec les événements récents qui ont secoués le pays. Je ne sais pas si notre pays est apaisé mais il me semble que les cendres des dégâts sont encore chaudes et que la volonté d’éteindre rapidement l’incendie et de passer à autre chose, n’est pas à la hauteur du problème, et que ce n’est pas dans l’immédiateté permanente que les solutions pourront voir le jour. Je laisse la plume à Monsieur Pierre Fauve.

 

 Schopenhauer avait raison :« Les hommes sont mille fois plus acharnés à acquérir des richesses que la culture. »

Les images de jeunes pillant des supermarchés (détruisant au passage des médiathèques) dans la nuit incendiaire nous rappellent que l’accès à la consommation immédiate est l’allumette qui enflamme la mèche des banlieues depuis longtemps : le temps long d’une intégration sociale est perçu comme une énorme frustration impossible à contenir à l’heure des paniers d’Amazon qu’on remplit en trois clics sur nos écrans.

Ajoutez à cela le désœuvrement, la ghettoïsation des cités, les réseaux sociaux, antinomiques à toute analyse et recul, qui accélèrent la réaction et libèrent les instincts, la frustration engendrée par la réussite pécuniaire insolente des influenceurs ou des sportifs, miroirs en creux de votre condition, l’insatisfaction spinoziste de désirs d’avoir et non d’être, les nouveaux intégrismes écologiques qui remplacent le sacré, l’amplification du communautarisme et la dérive Wokiste, le sentiment d’un déclassement social pérenne, l’effondrement de piliers qui soutenaient la voûte démocratique, sans compter les amalgames et les discours irresponsables d’élus censés guider la chose publique (res publica), et vous assistez, au journal de 20h à une maïeutique explosive qui remplace l’État de droit par l’État sauvage.

Assez de frontières, de filtres, de lois, de règles de présomption d’innocence, d’autorité morale et civique, passons directement à l’accusation, l’insulte, la menace, la violence, la destruction : la radicalité des propos qui assoit la notoriété médiatique et électoraliste est devenue la ligne droite de votre point A à son point B. Finalement, on n’a jamais cru à autant de choses depuis que l’on ne croit plus à rien : « Le vieux monde se meurt, le nouveau tarde à apparaître et, dans ce clair-obscur, surgissent les monstres » : Gramsi était un visionnaire, nous y sommes. Le débat qui nous empêche de nous battre est devenu impossible. Reste l’espoir de Pandore car, là ou croit le péril, croit toujours ce qui sauve.

L’inefficacité du chéquier à tout faire, Didier Veller je réagis au « Courant d’ère » d’Hervé Hamon publié sous le titre « L’exil et la haine » (*). D’abord, la situation actuelle découle des petites et grandes lâchetés de nos dirigeants depuis trente-cinq ans : les Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron sont tous coupables, sauf, que le dernier cité subit le cumul des erreurs de ses prédécesseurs, en plus des siennes il a eu, au moins le mérite de comprendre que la politique du chéquier à tout faire était inefficace. Il faudrait arrêter d’infantiliser « les exilés » et leurs parents. Comment alors qu’une vague de violence se répand dans les villes, des parents responsables laissent-ils, sans lui poser de questions, leur enfant mineur et cagoulé de noir sortir à 11h du soir ? Au vu de leur échec scolaire ces « exilés », lorsqu’ils incendient les écoles et les bâtiments des services publics, manifestent surtout leur haine d’eux-mêmes.

Cette analyse en forme de constat, donne dans sa conclusion la seule et unique solution si l’en est encore c’est le duo de la responsabilité des parents et de l’état qui doit mettre en place le cadre pour que l’éducation nationale soit efficace, sans faiblesse. Et pour tous ceux qui légitimement ou non ne supportent pas l’exil et ses contraintes, l’état doit agir comme le fit Darius en son temps avec les juifs chassés de Jérusalem en favorisant le retour à leur terre natale, non pas en les expulsant mais en créant et accompagnant leur retour avec ceux qui sont rester vivre au pays. La tâche est difficile elle nécessite courage, engagement, abnégation, mais surtout pas haine et exclusion, et plus encore patience et persévérance et non immédiateté, qui pourrait croire que l’on peut apaiser un pays et résoudre ces problèmes en 100 jours, l’ambitieux Napoléon en a fait déjà l’amer constat.

*Le Télégramme du 9 juillet 2023. 

Auteurs cités dans l'article ci-dessus
Didier Veller

Didier Veller

Didier Veller dédicacera son quatrième ouvrage « Besoins d’ailleurs. Mes chroniques maliennes 2003-2008 et 2015-2022 », ce mercredi 3 mai 2023, à Carantec. Cet ancien fonctionnaire du ministère des Finances, né à Paris mais qui a choisi Carantec comme port d’attache depuis 1987, raconte dans cet ouvrage riche en anecdotes sa vie de tous les jours au Mali, « pays paradoxal et complexe ». Son regard est d’autant plus affûté qu’il y a effectué deux séjours à des périodes et à des postes d’observation très différents. Le premier séjour en tant que chef du service économique à l’ambassade de France et le deuxième en tant que chef de bureau pour l’Afrique de l’Ouest de Sikana, une ONG éducative française. Entre-temps, le Mali a connu le coup d’État de 2012, la guerre de 2013 et la propagation du djihadisme.

Antonio Gramsci

Antonio Gramsci

 

Des concepts toujours agissants

Gramsci, une pensée devenue monde

Mener la bataille des idées pour soustraire les classes populaires à l’idéologie dominante afin de conquérir le pouvoir… Fréquemment citées, mais rarement lues et bien souvent galvaudées, les analyses qu’Antonio Gramsci développe alors qu’il est incarcéré dans les geôles fascistes au début des années 1930 connaissent une remarquable résurgence. De l’Europe à l’Inde en passant par l’Amérique latine, ses écrits circulent et fertilisent les pensées critiques.

par Razmig Keucheyan 

 

Pourquoi ce qui a été possible en Russie en 1917, c’est-à-dire une révolution ouvrière, a-t-il échoué partout ailleurs ? Comment se fait-il qu’à l’époque le mouvement ait été défait dans les autres pays européens — en Allemagne, en Hongrie, mais aussi dans l’Italie des « conseils de Turin », lorsque les ouvriers du nord du pays, en 1919-1920, occupèrent leurs usines pendant plusieurs mois ?

Cette question est au point de départ des célèbres Cahiers de prison (1) d’Antonio Gramsci, lequel, jeune révolutionnaire, avait fait ses premières armes lors de l’expérience turinoise. Rédigée quelques années après le reflux de ce processus, cette œuvre politique majeure du XXe siècle livre une profonde méditation sur l’échec des révolutions en Europe, et sur la façon de surmonter la défaite du mouvement ouvrier des années 1920 et 1930. Trois quarts de siècle après la mort de Gramsci, elle continue de parler à tous ceux qui n’ont pas renoncé à trouver les voies d’un autre monde possible.

Etrangement, elle parle aussi à ceux qui s’acharnent à empêcher que cet autre monde advienne. « Au fond, j’ai fait mienne l’analyse de Gramsci : le pouvoir se gagne par les idées. C’est la première fois qu’un homme de droite assume cette bataille-là », déclarait ainsi M. Nicolas Sarkozy quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2007 (2).

La récupération de l’auteur des Cahiers de prison par l’extrême droite, dont étaient issus certains proches conseillers de M. Sarkozy — notamment M. Patrick Buisson —, est en réalité une vieille affaire. Il est ainsi une référence centrale pour la « nouvelle droite », son principal théoricien Alain de Benoist qualifiant sa stratégie de « guerre culturelle » de « gramscisme de droite » (3). Ce détournement n’a pourtant pas empêché que, tout au long du XXe siècle, Gramsci fasse l’objet de réinterprétations stimulantes par les courants révolutionnaires à travers le monde.

Que la révolution ait été possible en Russie mais non en Europe occidentale tient selon Gramsci à la nature de l’Etat et de la société civile. Dans la Russie tsariste, l’essentiel du pouvoir est concentré dans les mains de l’Etat ; la société civile — partis, syndicats, entreprises, presse, associations... — est peu développée. Prendre le pouvoir dans ces conditions, comme l’ont fait les bolcheviks, suppose avant tout de se saisir de l’appareil d’Etat : armée, administration, police, justice... La société civile étant embryonnaire, quiconque détient le pouvoir d’Etat est en mesure de l’assujettir. Bien entendu, une fois l’Etat saisi, les ennuis commencent : guerre civile, relance de l’appareil productif, rapports délicats entre la classe ouvrière et la paysannerie…

En Europe de l’Ouest, en revanche, la société civile est dense et autonome. Sous l’effet de la révolution industrielle, elle se constitue progressivement en siège de la production. Elle détient une part importante de la somme totale du pouvoir, si bien qu’il ne suffit pas de s’emparer de l’Etat : il faut encore régner dans la société civile, le problème étant qu’on ne la conquiert pas de la même façon. Cela suppose que le changement social prenne des formes distinctes du cas russe. Non que les révolutions en Europe de l’Ouest soient devenues impossibles, loin s’en faut ; mais elles devront s’inscrire dans une « guerre de position » au long cours.

Du péronisme aux « subaltern studies » 

Gramsci veut être fidèle à la révolution russe — il est un admirateur de Lénine, à qui il ne cesse de rendre hommage dans les Cahiers de prison. Mais il a également compris que cette fidélité impliquait, en pratique, de changer la façon de faire les révolutions. Sa théorie de l’« hégémonie » trouve son point de départ dans ce constat. La lutte des classes, dit Gramsci, doit désormais inclure une dimension culturelle ; elle doit se poser la question du consentement des classes subalternes à la révolution. La force et le consentement sont les deux fondements de la conduite des Etats modernes, les deux piliers d’une hégémonie. Quand le consentement vient à manquer — comme ce fut par exemple le cas en 2011 dans le monde arabe —, les conditions sont réunies pour le renversement du pouvoir en place.

La première édition des Cahiers de prison paraît à la fin des années 1940. Elle est placée sous la responsabilité de Palmiro Togliatti, le secrétaire général du Parti communiste italien (PCI), qui gardera jusqu’au début des années 1960 la haute main sur la mise en circulation des écrits de son défunt camarade (lire « Au service de la révolution »). Dès cette époque, l’œuvre de Gramsci sert de point de ralliement à tous ceux qui, dans le monde, cherchent à combiner fidélité à la révolution d’octobre et volonté d’adapter le processus à des contextes sociopolitiques parfois très éloignés du cas russe. C’est ce qui explique la rapide diffusion internationale des thèses de Gramsci, et la constitution de courants gramsciens sur l’ensemble du globe. Des Cahiers de prison, on peut ainsi dire qu’il s’agit de l’une des premières théories critiques mondialisées.

Trois cas très différents les uns des autres illustrent cette circulation. L’Argentine devient dès le milieu du XXe siècle le lieu d’une importante tradition gramscienne, avant que d’autres pays du continent, comme le Brésil, le Mexique ou le Chili, se plongent eux aussi dans l’étude des Cahiers de prison. La rapidité et l’ampleur de la réception de Gramsci en Argentine s’expliquent par l’importance de l’immigration italienne. Elles sont également dues au fait que ses principaux concepts — « hégémonie », mais aussi « césarisme » ou « révolution passive » — y sont mis à contribution pour comprendre ce phénomène politique typiquement argentin qu’est le péronisme.

Plus généralement, ils servent alors à analyser les régimes militaires « progressistes » ou « développementalistes » — outre Juan Domingo Perón en Argentine, Lázaro Cárdenas au Mexique ou Getúlio Vargas au Brésil — qui apparaissent dans la région. Ces pouvoirs mettent en œuvre des formes de « modernisation conservatrice », ni révolution ni restauration, fréquentes au XXe siècle dans les pays du tiers-monde, qui se modernisent tout en s’assurant que les inégalités de classe ne soient pas fondamentalement remises en cause.

La notion de « révolution passive », que Gramsci forge dans les Cahiers de prison lorsqu’il examine la formation de l’Etat-nation italien au XIXe siècle, décrit précisément ce type de processus politique ambivalent. Parfois, ces révolutions sont conduites par un « césar » — d’où l’idée de « césarisme » —, c’est-à-dire par un chef charismatique qui établit un lien immédiat avec les masses, dont les exemples, là encore, ne manquent pas dans l’Amérique latine des siècles passés et présent.

Parmi d’autres, des penseurs comme José Aricó, Juan Carlos Portantiero, Carlos Nelson Coutinho ou Ernesto Laclau produisent alors des lectures novatrices des Cahiers de prison, dont l’influence s’étend d’ailleurs bien au-delà de l’Amérique latine (4). A l’exemple de Gramsci lui-même, beaucoup de leurs interprètes les plus importants sont engagés dans la lutte révolutionnaire qui fait rage sur le continent dans les années 1960 et 1970.

Le parti des opprimés 

A l’autre bout de la planète, les idées de l’intellectuel italien atteignent l’Inde dès les années 1960. Il est une grande référence des études postcoloniales (postcolonial studies). Le principal fondateur de ce courant, le Palestinien Edward Said, y a recours pour formuler sa critique de l’orientalisme, c’est-à-dire des représentations de « l’Orient » en vigueur dans le monde occidental (5). Sous l’influence de Said, mais aussi des historiens marxistes britanniques Eric Hobsbawm et E. P. Thompson, émerge dans les années 1970 un secteur spécifiquement indien des études postcoloniales : les études subalternes (subaltern studies).

Ce courant, représenté notamment par Ranajit Guha, Partha Chatterjee (6) et Dipesh Chakrabarty, emprunte son nom directement à Gramsci. L’expression « subalternes » figure en effet dans l’intitulé du cahier de prison n° 25, dont le titre exact est « Aux marges de l’histoire. Historiographie des groupes sociaux subalternes ». Les « marges de l’histoire », c’est-à-dire les groupes sociaux absents des histoires « officielles », mais susceptibles, lorsqu’ils entrent en activité, de bouleverser l’ordre social.

La circulation des concepts gramsciens de l’Italie du début du XXe siècle à l’Inde des années 1970 s’explique par la proximité des structures sociales de ces pays, et notamment par la présence dans les deux cas d’une paysannerie importante. Dans le texte qu’il écrit en 1926, juste avant son incarcération, « Quelques thèmes de la question méridionale », Gramsci préconise une alliance entre la classe ouvrière du nord de l’Italie, numériquement minoritaire mais économiquement et politiquement ascendante, et la paysannerie du Sud, encore nombreuse à cette époque. Les « subalternistes » indiens préconiseront le même type de stratégie dans leur pays.

Un troisième courant s’est attaché à penser la géopolitique à l’aide des concepts proposés par l’auteur des Cahiers de prison. Il se présente sous l’appellation de théorie « néogramscienne » des relations internationales. Son fondateur est le Canadien Robert Cox, un marxiste novateur qui a également occupé des fonctions de direction à l’Organisation internationale du travail (OIT) à Genève. Kees Van der Pijl, Henk Overbeek et Stephen Gill, parmi d’autres, s’inscrivent dans cette mouvance. Ces auteurs ont en particulier analysé la construction européenne, dont ils tâchent de comprendre la crise actuelle (7). Pour une part, elle s’explique à leurs yeux par l’incapacité du projet européen à obtenir le consentement actif des populations continentales. Or, pour qu’une hégémonie s’établisse durablement, à l’échelle d’un pays ou d’un continent, les dominants doivent convaincre les dominés qu’elle sert au moins en partie leur intérêt.

Par ailleurs, dès le début du XXe siècle, on assiste à une interpénétration croissante des élites européennes et américaines. Cela explique que la construction européenne ait le plus souvent été subordonnée aux intérêts de l’empire américain, et ne soit pas parvenue à se doter d’un projet politique autonome.

Gramsci n’aura cessé d’œuvrer à la construction du « parti des opprimés », à l’échelle aussi bien italienne que mondiale, par le biais de ses activités dans la IIIe Internationale. Il liait donc la théorie et la pratique, ce qui s’avère — hélas — rarement le cas chez les intellectuels critiques actuels.

Razmig Keucheyan

Maître de conférences en sociologie à l’université Paris-Sorbonne (Paris-IV) ; éditeur de l’anthologie de textes d’Antonio Gramsci Guerre de mouvement et guerre de position, La Fabrique, Paris, 2012.

 

Article du Monde Diplomatique.

LU DANS LA PRESSE. Pierre Fauve L’État sauvage- de Plougastel- Daoulas. (Là où est la fin de la terre)

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Publié le par Jean-François GUERRY
COMMUNICATION - Bernard Rio

Disponible en librairie, chez Coop breizh, Amazon, Éditions AR Gedour.

Madame, Monsieur,

 
C'est toujours avec plaisir que je retrouve les lecteurs des "Portes du sacré" (Ar Gedour)  dans les conférences en Bretagne et ailleurs. 
 
Dix mois après sa sortie en librairie, le livre poursuit sur sa lancée grâce au bouche à oreille, au soutien de quelques libraires et à des chroniques amicales dans les médias alternatifs. La troisième édition devrait être épuisée à la rentrée ce qui augure d'un quatrième tirage tandis que mon autre ouvrage "la forêt sacrée des Celtes" parue en mai dernier (Yoran Embanner) fera aussi l'objet d'une deuxième édition.
 
 
Voici quelques dates pour des escales estivales en Bretagne :
 
vendredi 4 août, 18 heures, conférence et rencontre avec les lecteurs à la salle polyvalente des Fougerets (56)
lundi 7 août, 17 heures, conférence et rencontre avec les lecteurs à la Galerie de Bretagne, 10 rue du Frout à Quimper (29).
 
Je vous informe également que je serai présent les 28 et 29 octobre au salon du livre à Carhaix (29), le 11 novembre pour une conférence à Auray et les 18 et 19 novembre au salon du livre à Guérande (44) où je suis invité d'honneur.
 
Bel été à toutes et à tous,
 
Bernard Rio
COMMUNICATION - Bernard Rio
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Publié le par Jean-François GUERRY
SAVOIR, COMPRENDRE, AGIR
Photo de nicod5300 sur Unsplash

SAVOIR, COMPRENDRE, AGIR.

 

Entreprendre une quête est un acte volontaire, qui passe par la nécessité du choix d’un itinéraire, qui impose de Savoir marcher physiquement mais aussi avec son esprit, de connaître ce qui est accessible à nos sens. De Comprendre avec l’intelligence qui a été mise à notre disposition, le but de la quête même si l’on sait que jamais on ne l’atteindra, mais qu’au mieux l’on pourra au terme d’une vie contempler la beauté de l’ultime étape dont le mystère restera entier notre vie durant. Le chemin entrepris devra pourtant l’être le plus tôt possible, car le temps presse, le travail appelle l’ouvrier, la quête est longue. Elle passe par la connaissance de son être intérieur, puis l’acquisition des savoirs qui donnent accès au monde visible par nos sens, puis naît le désir de la Connaissance de l’invisible, la volonté de Comprendre l’inconnu, l’absolu, que l’on ne peut que concevoir sans avoir la certitude de le connaître. La Beauté des espaces infinis et mystérieux suffit à notre Raison, mais il y a un au-delà. Notre esprit est libéré par notre imagination, notre intuition du plus grand que nous-mêmes naît alors la source d’une espérance continuelle, intemporelle. Ayant compris que la puissance de la spiritualité transperce la matière et la rend plus belle, plus humaine, en bref fait l’homme. C’est avec la Force de cette colonne spirituelle (B) et son Établissement (J) dans notre vie que nous pourrons Agir pour vivre autrement, pas seulement dans l’espoir d’accumuler des objets inanimés, le sacré pénètre notre être et rayonne dans le monde.

Pour cela, il nous faut croire en nous-mêmes, croire en un principe plus grand que nous qui nous dépasse et pourtant nous habite, éveille notre esprit, transforme notre intellect en intelligence du cœur, anime notre âme. C’est le mystère de la composition de l’homme, le triangle formé par notre corps notre esprit et notre âme, c’est la lumière de l’intelligence du cœur cette simplicité unique qui apparaît mystérieuse au centre de nous-mêmes, l’œil central qui nous guide des ténèbres vers la Grande Lumière.

Si l’on considère que la spiritualité est une, mais quelle prendre plusieurs formes. L’on conçoit dès lors comme B. Spinoza que Dieu ne peut pas être anthropomorphe, il n’a pas la figure d’un humain. Ainsi dans les travaux des loges maçonniques l’on convoque Spinoza. Lui qui a mis en avant le fait que la Bible était écrite et inspirée par les hommes et non par une inspiration divine. Ce qui n’en fait pas moins un Volume de la Loi Sacrée sans laquelle le temple de l’homme et du monde n’aurait pas pu être construit. Le Franc-maçon fait une lecture symbolique de la Bible, il cherche les idées derrière les mots et les symboles, sans prendre les mots, ses mots pour des idées en se gardant donc de succomber à l’hubris. Spinoza qui osa penser par lui-même, fût considéré par l’église comme un hérétique, il subit un procès inique (Lire Le procès Spinoza de Jacques Schecroun). Au terme de ce procès il fût condamné à la malédiction du Herem, cette malédiction sensée le poursuivre jour et nuit partout où il se trouve et ce jusqu’à sa mort, de fait condamné à l’exil et à la vindicte de tous les hommes, n’ayant plus la possibilité de parler et d’écrire, de penser librement. Ce qui explique la parution posthume de son œuvre principale l’Éthique. Il avait osé s’attaquer aux dogmes religieux, alors que régnait l’obscurantisme. On peut imaginer que quelques 346 ans après si la révolution des Lumières n’avait pas eu lieu, celui qui fût influencé par Platon, Aristote, Descartes, Hobbes et  qui influença Kant et Leibniz, s’il était mis face aux intégristes religieux de notre siècle il subirait le même sort du moins moralement. Son Éthique qui rayonne et inspire encore de nombreux auteurs, avec son caractère mathématico-géométrique comme l’écrit Edgar Morin dans Encore un moment. Fait appel à l’art de la construction chère aux Francs-maçons, construction de l’homme et de la société des hommes. L’Éthique est une exaltation à la pensée libre, son célèbre Connatus principe d’effort, de persévérance dans son être qui apporte la joie dans le cœur, intègre tous les facteurs qui nous permettent d’exister, ou de penser par la pratique des vertus petites et grandes qui ennoblissent l’homme, le façonne, le créé. L’homme tend alors vers l’exemplarité, la complétude, la finitude de son être et devient plus respectable et respecter du moins reconnu comme tel parmi les siens et ceux que l’on appelle profanes.

Pour Spinoza l’intuition débouche sur la raison non intégriste, en pensant par soi-même, l’on s’oblige non par effet de réciprocité, de compensation mais seulement par amour à écouter l’autre, cette bienveillance envers autrui, n’obère en rien pour l’homme sa liberté de jugement. Avec Spinoza, l’on peut comprendre les actions humaines qui par nature ont leur finitude, l’on peut Savoir, Comprendre et Agir. Spinoza en s’attaquant aux dogmes, ne s’attaque pas à la spiritualité bien au contraire. Toute forme de spiritualité est bonne elle permet d’améliorer la matière. La spiritualité s’élève par degrés en même temps que l’augmentation de notre conscience, sans jamais atteindre la perfection ultime, elle se réalise par une ascèse permanente à hauteur et au rythme de chacun, elle est humilité permanente elle efface et rend dérisoire toute forme d’humiliation. La pureté totale et infinie quand elle est revendiquée par l’homme est toujours dangereuse elle est le ferment et la justification des intégrismes et des fanatismes. Spinoza relève que l’absolu est une chimère pour l’homme, à l’image du but de la quête du Don Quichotte de Cervantès. Il ne faut cependant pas renoncer à la quête, c’est la quête le but. Sinon ce serait transformer l’espérance en espoir. L’espérance est-elle la traversée de l’impossible comme l’écrit Corine Pelluchon dans son dernier essai ? Faut-il restreindre l’espérance au domaine du fini, du résolu, il n’y aurait plus alors de raison d’espérer. Il vaut mieux la regarder comme l’horizon quand le soleil se lève les matins d’été. S’il nous manquait l’espérance tous les soubresauts, naturels, climatiques, ou humains comme la guerre qui abolit toute morale, provoqueraient l’écroulement l’effondrement de notre monde, nous ne serions que des contemplatifs irresponsables vis-à-vis des générations futures. Pour ma part, je pense que la Raison humaine associée et renforcée par la Foi quelle soit religieuse, maçonnique tirent l’homme vers la spiritualité qui construit des murs qui soutiennent et porte l’espérance d’une vie nouvelle, meilleure, d’une société ou les hommes sont qualifiés de frères. À nous de consolider sans cesse ces murs porteurs avec les bons outils et les bons plans tracés. À nous de transmettre les secrets véritables de la vie réelle, c’est notre responsabilité, pas celle de l’état qui n’est là que pour montrer la voie et favoriser cette transmission à notre demande. Alors tous comprendront ce que signifie l’apocalypse que ce n’est pas l’anéantissement définitif, mais la révélation la venue d’un monde plus fort, plus vrai, plus sincère, plus authentique. En un mot un monde où l’esprit étend son règne sur la matière et la transforme peu à peu pour qu’elle soit plus belle. Mon souhait est que le souffle de l’esprit se propage de l’intérieur vers l’extérieur et soulève les voiles qui masquent la vue à l’œil du cœur.

                                            Jean-François Guerry.

Pour aller plus loin quelques livres :

ERRATUM : Une lectrice vigilante Hirit à relevé une erreur dans mon texte. Spinoza n'a pas été condamné par l'église mais par la communauté juive. Mes excuses pour cette erreur et mes remerciements à Hirit.

 

Jean-François GUERRY.

SAVOIR, COMPRENDRE, AGIR

Jacques Schecroun – Le Procès Spinoza.

 

Jacques Schecroun

EAN : 9782226457110 
352 pages 

ALBIN MICHEL (31/03/2021) 

Résumé :

« Ne nous appartient-il pas d'inclure au lieu d'exclure? De voir en l'autre une possible richesse et, avant cela, de regarder au plus profond de nous ce qui nous dérange en lui? »
Amsterdam, 1656. Dans la synagogue de la communauté hispano-portugaise transformée en tribunal, un très jeune homme est jugé pour hérésie et autres actes monstrueux. Il risque un bannissement à vie.
Comment celui en qui tous voyaient un futur rabbin en est-il arrivé là? Quelles rencontres ont pu le détourner d'une voie toute tracée? Quel cheminement a été le sien pour passer d'un Dieu qui punit à un Dieu qui, ayant tout et étant tout, ne demande rien?
Dans ce roman passionnant, qui nous plonge au cœur des débats précurseurs du siècle des Lumières, Jacques Schecroun imagine les événements qui marquèrent un tournant majeur dans la vie de Spinoza. Le procès dont le philosophe fut l'objet souligne, aujourd'hui encore, la modernité de sa pensée, et l'actualité de la question de la liberté d'expression.

SAVOIR, COMPRENDRE, AGIR

 

André Comte-Sponville – L’esprit de l’athéisme- Introduction à une spiritualité sans Dieu.

 

Peut-on se passer de religion ? Dieu existe-t-il ? Les athées sont-ils condamnés à vivre sans spiritualité ?
Autant de questions décisives en plein « choc des civilisations » et « retour du religieux ». André Comte-Sponville y répond avec la clarté et l’allégresse d’un grand philosophe mais aussi d’un « honnête homme », loin des ressentiments et des haines cristallisés par certains. Pour lui, la spiritualité est trop fondamentale pour qu’on l’abandonne aux intégristes de tous bords. De même que la laïcité est trop précieuse pour être confisquée par les antireligieux les plus frénétiques. Aussi est-il urgent de retrouver une spiritualité sans Dieu, sans dogmes, sans Église, qui nous prémunisse autant du fanatisme que du nihilisme.
André Comte-Sponville pense que le xxième siècle sera spirituel et laïque ou ne sera pas. Il nous explique comment. Passionnant.

SAVOIR, COMPRENDRE, AGIRSAVOIR, COMPRENDRE, AGIR

 

Edgar Morin –

Encore un moment...

. Textes personnels, politiques, sociologiques, philosophiques et littéraires

« Le plus étonnant est que l'on s'étonne si peu de vivre. »

Esprit indépendant et original, Edgar Morin garde une appétence intacte pour tes choses de la vie et les objets de la pensée. De l'élégance de l'hirondelle à l'humanisme post-marrane de Montaigne, de la mission de l'intellectuel au combat des femmes iraniennes, rien de ce qui est humain ne lui est étranger.
Dans ce passionnant ensemble de textes personnels, littéraires, historiques et philosophiques, il met à profit son immense savoir, accumulé au cours d'un siècle de vie, pour questionner la complexité du réel et penser l'avenir de notre société humaine.
À 102 ans, la curiosité d'Edgar Morin pour le monde et l'humain reste incomparablement vive et communicative.

208 pages, 140 x 205 mm 

ISBN : 9782207178300 / Gencode : 9782207178300
Code distributeur : B27144

Catégorie > Sous-catégorie : Documents > Philosophie, sciences cognitives 

Collection Document 
Parution : 07-06-2023

Edgar Morin – Attends toi à l’innatendu

Résumé :

«Edgar Morin a parcouru tous les domaines du savoir, vécu intimement les extases de ­l’histoire. Théoricien de la connaissance et héros de la Résistance, dissident du stalinisme et infatigable promoteur du “principe espérance”, anthropo­logue de la mort et sociologue du temps présent, Edgar Morin est un touche-à-tout universel. Comme l’illustrent les textes et entretiens présentés dans cet ouvrage qui reprend une partie des dialogues menés avec lui dans les colonnes du Monde, Edgar Morin a saisi son époque avec sagacité, su capter l’essence des événements, les inscrire dans la longue durée. Un siècle ­d’existence passé dans les arcanes de l’histoire et de la connaissance lui a appris cette chose qui, dans notre “océan d’incertitudes”, est loin d’être une devise ­superflue : “Attends-toi à l’inattendu.”» Nicolas Truong

SAVOIR, COMPRENDRE, AGIR

 

Corine Pelluchon- L’espérance ou la traversée de l’impossible

EAN : 9782743658472 
144 pages 

PAYOT ET RIVAGES (04/01/2023) 

 

Résumé :

Les risques écologiques et politiques actuels expliquent le climat d’anxiété dans lequel nous vivons. 
Tout en soulignant la dynamique destructrice du désespoir, Corine Pelluchon montre que la confrontation à la possibilité d’un effondrement de notre civilisation est l’occasion d’un changement ouvrant un horizon d’espérance. Cela suppose de comprendre que l’espérance n’a rien à voir avec l’optimisme qui masque la gravité de la situation et qu’elle se distingue aussi de l’espoir qui exprime le souhait de voir ses désirs personnels se réaliser. 
Opposée au déni, l’espérance implique l’épreuve du négatif. Elle est la traversée de l’impossible.

SAVOIR, COMPRENDRE, AGIR

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Publié le par Jean-Laurent Turbet

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Publié le par La Rédaction

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Publié le par Philippe
UNE RÉPONSE À L'ARTICLE DU 10 JUILLET - Que faire suite aux événements récents.
Photo de passimage sur Unsplash
Je me permets de porter à votre connaissance un commentaire de Philippe, un commentateur habituel du Blog et qui constitue une contribution très éclairée.

Jean-François GUERRY.

QUE FAIRE SUITE AUX ÉVÉNEMENTS RÉCENTS ?

Voici un article courageux puisqu'il souligne une problématique sociétale en questionnant notre action et notre responsabilité individuelles, toutes deux appartenant avant tout à l'homme et non à l'Etat de son pays. 

A mon sens, dans cette réflexion deux questions sont formulées : 

- Peut-on former les individus à la sagesse ? 

De mon humble avis, la limite entre former et formater est toujours une affaire de jugement... En premier lieu, pour recevoir un peu de Lumière toute femme ou tout homme se doit d'être ouvert à l'autre et à la découverte. Nos premiers pas ont été les plus difficiles, car ils ne se font pas "contre" ou "en réaction" à un modèle à combattre, au contraire, ils s'entreprennent vers un inconnu, guidés par la bienveillance de ceux qui nous ont précédés sur ces chemins, et dans le respect d'un engagement que nous avons pris avec nous-même. 
Comment éveiller celles et ceux qui éblouis par la science et ses effets dans un monde matériel se structurent autour de l'utilité et du plaisir ? 
Nous n'avons pas réussi à capitaliser nos lumières autant que dans la science. La sagesse et la spiritualité ne se théorisent pas, elles ne se mettent pas en équation dans nos langues imprimées. Elles requièrent la pratique d'une communication plus subtile et l'usage d'une langue que je qualifie de naturelles, universelles mais au combien en déclin et désuètes aux yeux de nos contemporains.
Nous sommes parmis ceux qui, par tradition et transmission, pratiquons encore ce "patois sacré", cette communication transcendante dont les mots ne se lisent ni s'écrivent facilement, puisque nous ne faisons qu'epeller ce langage de l'Art. Nos symboles en sont les contenants, nos 'mots valises' pour tenter d'écrire et de transmettre nos découvertes. 

- Peut-on concevoir une école spirituelle ? 

L'école est avant tout une institution du savoir et non de la connaissance. Le savoir s'acquiert, la connaissance se pratique. 
La spiritualité est un chemin tracé par la connaissance, éclairé par le savoir. Du haut de mes petites connaissances, et par les principes précédents, la spiritualité ne semble pas pouvoir être enseignée dans une école.

Elle requière un espace et un temps sacrés, que nous aménageons en premier lieu en nous-même, et que nous ouvrons ensuite à d'autres. Lors de nos Tenues, dans un premier temps nous prenons place, "notre place", dans un espace individuel et sacré. Le collectif des colonnes permet, dans un second temps, l'apport des Autres, en cassant la stérilité de notre pensée unique en offrant la diversité nécessaire pour diluer nos propres dogmes et nos freins de pensée.
Créer une école spirituelle apparaît donc  comme un contre-sens. 

La spiritualité n'est pas une matière intellectuelle comme peut l'être la philosophie. Elle est un principe vivant, qui évolue, se développe, mais peut aussi mourir si aucune nouvelle cellule ne vient remplacer celles qui disparaissent. 

Très chaleureusement
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Publié le par Jean-François GUERRY
QUE FAIRE SUITE AUX ÉVÉNEMENTS RÉCENTS ?

QUE FAIRE SUITE AUX ÉVÉNEMENTS RÉCENTS ?

 

Une chose est sûre, il ne faut pas se précipiter en prenant des décisions qui iraient à l’encontre des libertés pour suivre la demande de sécurité. Il convient déjà à mon sens d’appliquer déjà les lois votées. L’obsession sécuritaire est une tumeur qui est apparue lors des derniers conflits, elle a servi à justifier la shoah, puis la condamnation de tous les peuples qui n'étaient pas dans l’orthodoxie le dogme sécuritaire du nazisme. Nos dirigeants doivent gardés à l’esprit la pensée de Levinas exprimée par Corine Pelluchon philosophe et professeur à l’Université Gustave Eiffel (Elle à publié entre autres essais Les Nourritures. Philosophie du corps politique éditions du Seuil 2015, Points 2020, et Éthique de la considération au Seuil en 2018. Elle a été récompensée par le prix de la pensée critique Günther Anders.) elle écrit dans Pour comprendre Levinas – Un philosophe de notre temps : « Ne demandons pas à l’état de se mêler de la morale, mais veillons à ce que les institutions n’écrasent pas l’individu ! Pensons les droits de l’homme à partir du visage en songeant à ce que le droit de l’autre, les libertés, mais aussi les droits sociaux exigent de la société et de chacun de nous. Autrement dit, pas de théocratie, pas de fondation de l’état sur une religion, mais une vigilance constante visant à limiter la politique et à rappeler à chacun sa responsabilité, incessible, et qui reste intacte, même quand il y a un État providence pourvoyant aux besoins des pauvres. C’est à cette condition que le visage et ce qui, en lui, exprime l’infini, donc la spiritualité, peuvent inspirer la politique.

Ainsi Levinas pensait que toute tumeur est reconstructible, même lui qui avait connu et subit la Shoa dans sa chair. Son approche phénoménologique n’est pas désuète bien au contraire. Elle peut être inspirante pour ceux qui veulent devenir des hommes animés de l’esprit des Lumières après l’effondrement de celles-ci. La méthode de Levinas, la phénoménologie est liée à un état de conscience qui n’est pas arbitraire, c’est une méthode rigoureuse qui s’oppose à l’idée selon laquelle tout serait intuitif et subjectif, lié à mes seules impressions, attentes, relatives à moi seul. Il y a certes une forme de transcendance, qui pourrait être dans le moment beaucoup plus inspirante pour nos dirigeants, plus que les meilleurs tableaux Excel. Qui n’éclairent pas autant que le doute méthodique et constructif d’un Descartes, qui demande de mettre en suspend nos jugements et nos préjugés qui débouchent sur des préconceptions décalées du réel. Des voix nombreuses semblent en conscience s’élever pour dire qu’ils est urgent d’investir plus dans la formation des hommes et moins dans les pierres des bâtiments. Les êtres qui ne sont pas des objets, méritent notre attention, mais doivent aussi être responsables et ne pas attendre tout de l’état, simple réflexion.

                                            Jean-François Guerry.  

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