Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.
RÉFLEXION : Analogies entre Pérennialisme et Franc- Maçonnerie. Part I-
Je vous propose une réflexion, en plusieurs sur les rapports entre le Pérennialisme et la Franc-Maçonnerie de tradition. Deux voies spirituelles, des itinéraires qui ne sont pas si différents. Dans le but est de se rapprocher de l’Unité, par des exercices de l’esprit, jusqu’à pouvoir le contempler et se revenir dans le monde pour agir, seul et avec le concours des autres.
Un parcours qui met en exergue l’ésotérisme en général, ceux des religions en particulier, ésotérisme réservé aux initiés et qui dépasse les exotérismes des religions souvent réducteurs et dogmatiques. Pérennialisme et Franc-Maçonnerie, permettent aux mystes d’accéder aux mystères, de construire des ponts et abattre les murs de l’incompréhension qui naissent le plus souvent de l’ignorance. Cette réflexion s’inscrit, (sans que cela en soit l’exclusivité) dans la déclaration de principe des constitutions de la Grande Loge de France. Je cite Chapitre I- La Franc-Maçonnerie Universelle et ses Principes alinéa 6 : « Dans la recherche constante de la vérité et de la justice les Francs-Maçons n’acceptent aucune entrave et ne s’assignent aucune limite. »(1)
Alinéa renforcé par l’alinéa 8 je cite à nouveau : « Ils recherchent la conciliation des contraires et veulent unir les hommes dans la pratique d’une morale universelle et dans le respect de la personnalité de chacun. » (2)
Cette réflexion sera largement inspirée de la vie et des écrits de Frithjof Schuon, le choix aurait pu tout aussi bien être celui de René Guénon ; leurs démarches spirituelles sont identiques. D’ailleurs Schuon a été fortement inspiré par Guénon qu’il a fréquenté. J’ai choisi Schuon parce qu’il est moins connu que Guénon, mais bien sûr ce sont deux figures de la pensée et de la démarche traditionnelle, avec le métaphysicien Ananda Coosmaraswany, ils sont les principaux représentants de cette pensée pérennialiste qui critiqua vivement le modernisme et l’abandon du sacré. Ont-ils été à contre-courant de la philosophie des Lumières ? De cette « filosophie universelle » que décrivait le chevalier A. M Ramsay dans son célèbre discours de 1736 et considéré comme l’un des textes fondateurs emblématique de la Franc-Maçonnerie spéculative et des Hauts Grades Maçonniques et en partie leurs références à la Chevalerie de L’Esprit.
(1 et 2) Texte des Constitutions de la Grande Loge de France.
Ce discours fortement inspiré par la Sophia, la sagesse de la philosophie antique grecque, les religions juives et chrétiennes ainsi que les croisades et non par les seules Lumières de la modernité. Je tiens, pour ma part ce discours comme un foisonnement lumineux rassemblant toutes les branches éparses de la spiritualité dans un feu régénérateur intemporel et universel. Un feu constamment entretenu par les meilleures vertus de chaque tradition, qui élèvent l’homme vers les plus hautes sphères de la spiritualité. Un discours qui relie les hommes entre eux au-delà des querelles politiques ou religieuses, un discours adogmatique qui tient sa force de deux mots dans leurs significations étymologiques, ses deux mots sont « Religare » relier, lien et « Katholikás » universel, général. Deux mots qui vont bien avec leur sens premier aux Francs-Maçons de toutes les obédiences. Ces mots sont des bienfaits pour la Franc-Maçonnerie en général, les loges et les Sœurs et les Frères en particulier.
Ainsi, nous sommes dans le cœur du sujet de notre réflexion, le rapport entre Franc-Maçonnerie et la « Tradition Primordiale » selon Guénon ou le Pérennialisme de Schuon. Ces deux penseurs partagent le même désir spirituel la recherche de l’unité, de l’Un. Ils vont agir par leurs écrits, mais aussi par l’exemplarité de leur vie, pour essayer de tendre vers leur projet. Comme la Franc-Maçonnerie se propose de rassembler ce qui est épars, elle nous demande de ne pas exclure les hommes pourvu qu’ils soient libres…. Ainsi Schuon, nous mettras en garde sur le danger du volontarisme religieux, il écrit : « Le danger du volontarisme religieux, c’est qu’il est bien près d’exiger que la foi comporte un maximum de volonté et un minimum d’intelligence ; on reproche en effet à celle-ci, soit d’amoindrir par sa nature même le mérite, soit de s’arroger illusoirement la valeur du mérite en même temps qu’une connaissance en réalité inaccessible. Pour la gnose, l’intelligence n’est qu’une partie, c’est un centre et c’est le point de départ d’une conscience qui englobe tout notre être. »(1)Ce point de réflexion, je pense doit nous amener à comprendre que foi religieuse à caractère dogmatique et foi maçonnique ne sont ni semblables, ni incompatibles.
Par ailleurs vous l’avez compris Guénon et Schuon ne sont pas des ardents défenseurs du modernisme (Voir leurs publications dans Études Traditionnelles).
F. Schuon Comprendre l’Islam Chapitre voie spirituelle Éditions Points Sagesse
Ils reconnaissent l’incontournable valeur et travail de l’intellect, mais aussi ses limites. Foi et Raison sont les deux leviers, les deux ailes qui participent à l’élévation spirituelle. Mais le réel, le beau, le vrai, le juste ne peut pas se voir sans l’œil du cœur. Le Franc-Maçon ardent défenseur de la justice, sait tempérer la Force du glaive avec la vertu d’amour. Schuon, n’est pas pour autant qu’un contemplatif, il écrit : « L’homme est fait d’intelligence et de volonté ; il est donc fait de compréhension, et de vertus, ou de choses qu’il sait et de choses qu’il accomplit, ou en d’autres termes : de ce qu’il sait et de ce qu’il est. » (1). En des termes plus maçonniques je dirais qu’il faut : Savoir (pour combattre l’ignorance), Comprendre (travailler, persévérer à son perfectionnement), Agir (pour transmettre l’essentiel l’amour fraternel qui est vérité). C’est du moins ce que j’entrevois en poussant les portes qui sont en dedans de moi, au fil de la connaissance des degrés qui me sont donnés. Comme des grains de blé mis en terre et qui poussent en épis que je me dois de récolter et de moudre sans cesse en y ajoutant le levain de mon intelligence et l’eau de la rosée d’amour de mélanger cette nourriture spirituelle dans le pétrin de mon âme, pour en faire le pain du compagnon, le pain du partage.
Je vous propose de poursuivre cette réflexion entre le Pérennialisme et la Franc-Maçonnerie parce que selon Schuon : « L’analogie et le symbolisme concerne toute manifestation de qualités ; la Conscience concerne l’homme en tant qu’il peut se dépasser lui-même intellectuellement son esprit débouchant sur l’absolu. » (1)
SOUS LA PEAU DES SILENCES – SOUS LE VOILE DES IMAGES.
Il y a dans toute initiation une découverte, une découverte de soi de ce qu’il y a sous notre écorce. Une découverte du monde réel, de la vraie vie de son essence même, une découverte des autres, de l’autre par la voie de l’intuition qui surpasse celle de la raison. C’est sur cette voie que l’on rencontre les poètes, ceux qui regardent le monde autrement, qui pratiquent la conversion du regard.
Laurette Grossmann
Ce n’est pas par hasard que l’on ouvre un recueil de poèmes, encore moins celui de Laurette Grosmann « Sous la peau des silences ».
L’initiation commence par le corps Madame, Monsieur que sentez-vous sur votre poitrine ? Une arme ! Ces épreuves corporelles, ne sont que des épreuves d’éveil, destinées à réveiller le bel endormi plongé dans les ténèbres et qui cherche la Lumière.
Les poètes sont des êtres sensibles, leur sens sont aux aguets, à fleur de peau. Leurs yeux organiques sont fermés seul leur œil du cœur, l’œil central est ouvert. L’œil capable de recevoir les bienfaits du monde, de la nature et des autres. Le silence passe doucement sous leur peau, il la fait parfois frissonner, jusqu’à faire les faire trembler, battre leur cœur. La citation qui ouvre le recueil de poème de Lurette Grossmann est une ode au silence. « La poésie c’est quand le silence parle » - Jacques Prévert. L’apprenti maçon, l’a bien compris quand il l’associe au V I T R I O L, le silence parle bien en lui.
Je cite un des poèmes de Laurette Grosmann :
Le silence s’habille
Le Silence espéré
S’habille de sombre
Et ses mains de clarté
Posées dans la pénombre
Enchâlent tes pensées
Chatoyant à la flamme.
En tournant les autres pages de ce recueil intime, Laurette Grossmann presque en silence, chuchote aux portes de notre cœur ses intuitions ; comme des impressions d’initiations, des impressions initiatiques. Elle dévoile et déroule son tapis symboles en même temps que ses doutes, on y trouve le temps, ses ombres et ses clartés, la voie, le chemin qui mène parfois jusqu’au mystère de l’égrégore ressenti individuellement dans son âme et collectivement avec ses Sœurs et ses Frères, comme l’apogée de la manifestation de notre fraternelle humanité. Le rite et son rituel pratiqué sans cesse jamais clôt, rythme les battements de nos cœurs jusqu’à l’éternel Orient, dans la nuit, la Grande Lumière brûle Sous la peau des silences.
Jean-François Guerry.
À LIRE : Laurette Grossmann Sous la peau des silences avec Marie-Dominique Massoni Sous le voile des images.
Éditions Numérilivre – commande en librairie ou par internet :
Sous la peau des silences - Sous le voile des images
18,00 €
TTC
Laurette Grossmann dans ses poèmes et Marie-Dominique Massoni dans ses textes témoignent, par l’épure ou le foisonnement, de la transformation radicale de l’initiée.
Elles scandent de leur chant choral l’expérience sans cesse renouvelée du démembrement de la pensée et des corps et de leurs reconstructions vibrantes dans le creuset alchimique, appelant au travail intime de la réflexion.
L’ECHO DE LEURS VOIX RESONNE EN NOUS TOUT AU LONG DE CE LIVRE.
Laurette Grossmann
Auteur, poétesse. Initiée à la GLFF à Paris, puis affiliée au GODF à son arrivée sur Toulouse il y a 11 ans, Laurette Grossmann a exercé plusieurs professions autour des soins physiques et psychiques ( éducatrice spécialisée, infirmière et études psychanalytiques).
Elle a fait des publications de travaux dans "le maillon de la chaîne maçonnique".
Le confinement lui a permis de renouer avec sa passion pour la poésie profane et maçonnique.
Elle a été été à l'origine de ce projet littéraire qui lui a permis de travailler avec Marie Dominique Massoni et les éditions Numérilivre.
Le silence de la mer
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Définitivement, totalement, toujours, je suis le gardien de mon Frère, qu'il soit proche ou lointain, surtout lointain. D'abord ce qui me lie à lui c'est son visage l'extériorité de Lévinas le philosophe de l'altérité. Qu'est-ce qui soutient le monde, malgré tout, malgré tout si ce n'est la Fraternité.
La Fraternité oui, pas la solidarité qui induit une distinction, un groupe, une séparation, un choix, la solidarité corporatise trop, pas la Fraternité.
Cette solidarité un mur porteur qui me garantit de mon écroulement, la solidarité induit de fait un espoir de retour. "De retour sur investissement" disent les banquiers ou ceux qui investissent. La Fraternité, n'attend rien en retour, elle donne elle est don jusqu'au sacrifice parfois, elle est amour discret, intense, la main tendue comme un devoir d'amour pour les autres, pour rien. Comme la Rose est sans pourquoi.
Je suis le gardien de mon Frère définitivement, il a tous les visages.
Jean-François Guerry
MES EXCUSES POUR LA LECTURE DU BLOG SENTIMENT OCÉANIQUE UTILISER LE LIEN
Devoir ou obligation ? Je dois ou il faut ? Autant le devoir se conjugue dans un impératif personnel, une sorte de flèche du destin, autant l’obligation s’écrit au subjonctif, toujours relié à ce qui la précède. Le devoir serait-il le fruit d’un individualisme inspiré quand l’obligation nous ferait troupeau ? Ne crains rien : il n’y a rien de bas dans ce mot ; il faut aimer le troupeau, qui nous dit et crée semblables, qui nous fait ensemble. Car toute vie nous crée obligation, obligation de transmettre dans ce qui nous lie et relie. À nous de transformer cette solidarité naturelle en fraternité agissante.
Nulle entrave dans ce lien d’obligation. Ne t’imagine pas ficelé. Il est des liens qui libèrent. Cet apparent oxymore inventé par le psychanalyste Jacques Lacan devrait nous inspirer. Chez Lacan, il s’agissait d’expliquer le lien transférentiel, l’analyse ne consistant pas à̀ être libéré́ de son symptôme mais « à ce qu’on sache pourquoi on y est empêtré ». Mais on pourrait décliner et comprendre cette formule par bien d’autres chemins. Ce lien qui nous libère nous lie dans une fraternité de cordée. Nouons donc et renouons, dans les entrelacs de la vie qui sont autant de lacs d’amour.
Je serai toujours et indéfectiblement ton obligé. Dis-toi bien que l’obligation n’est pas une punition. Il n’est d’obligation qu’émancipatrice si on veut bien s’en donner la peine, faire œuvre commune. N’en déplaise à Caïn, je suis le gardien de mon frère, pas comme un garde-chiourme mais comme un veilleur bienveillant. Fraternel. Et à celui que te parle de devoir, du grand devoir qui serait réalisation de soi, dis-lui, dis-lui doucement, dis-lui seulement, qu’il n’est de devoir que d’amour, notre plus belle obligation.
RECENSION : Françis Dorfiac – Sentences et Maximes au 4ème degré.
Les voyages sont des invariants essentiels, consubstantiels même à toute initiation, l’initiation maçonnique n’y échappe pas. Les voyages sont tout à la fois physiques et symboliques. L’auteur Francis Dorfiac, parvenu au 33ème degré du Rite Écossais Ancien et Accepté au sein du Suprême Conseil de France, nous propose avec son ouvrage Sentences et maximes au 4ème degré, un voyage au-delà du 3ème degré de son Rite, mais surtout une réflexion, une méditation sur les Sentences et les maximes qui ponctuent ces nouveaux voyages et en sont les marqueurs. Ces sentences et maximes, donnent je dirais un caractère spirituel et métaphysique au 4ème degré du Rite, elles sont au-delà d’une leçon de morale, elles ont pour but le perfectionnement de l’homme qui est sans limites.
Francis Dorfiac
Marcher, c’est avancer, c’est commencer, recommencer, « la meilleure façon de marcher, comme je le chantais dans ma jeunesse c’est de mettre un pied devant l’autre et de recommencer ». Avancer, se construire, parcourir le monde, l’univers. Seul ou en compagnie d’autres hommes qui partagent la même recherche de la lumière et de la vérité, de la parole perdue. Conscient que toute une vie ne sera pas suffisante pour la retrouver, inaccessible étoile et pourtant quête indispensable.
Les voyages sont les leviers pour un accès à la connaissance de nous-mêmes et du monde. La transmission du rite est riche d’enseignements pour le voyageur de l’esprit, l’itinéraire déjà parcouru par les anciens à permis de baliser le chemin, la marche est propice à la réflexion et la méditation, chaque voyage à son histoire dont le contenu symbolique parle au voyageur, qui à chaque s’élève vers la connaissance.
La première proposition de voyage est faite au profane lors de sa descente en lui-même, symboliquement dans sa caverne ou il est mis en présence des éléments propices à sa remontée vers la lumière, qui lui sera donnée non sans avoir vérifié ses aptitudes, ses convictions, sa volonté d’accomplir le parcours, qui n’est pas une simple visite touristique ! Mais qu’il est en recherche de ce qu’il est véritablement, de ses racines originelles profondes. Ces premiers voyages sont les signatures de son engagement : « Qu’il passe ». Puis, il est proposé au Frère après avoir reçu son instruction et son viatique, de parcourir le monde avec l’aide de ses sens et la connaissance des arts libéraux et de construire son chef d’œuvre c’est-à-dire de se construire, pour construire ensuite le monde. Compagnon fini, il lui faudra vaincre encore son impatience et ses démons pour passer de la périphérie du cercle en son centre, dans la chambre du milieu grâce à l’ouverture du compas de son esprit, en gardant sans cesse la rectitude de son équerre et la mesure de sa règle. Au terme de ce cycle il partira pour de nouveaux voyages, un nouvel horizon, vers les hautes sphères de la spiritualité. Le Maître, dont le bandeau est tombé dès qu’il a reçu la lumière, a encore sur ses yeux un voile, il cherche dans la profondeur du silence, avec sa clé organique à ouvrir de nouvelles portes. Fidèle, persévérant il a la confiance de ses Frères, il s’en glorifie. Ces à ces nouveaux voyages que nous convie Francis Dorfiac, ces voyages qui promettent bien plus au Maître, ces voyages qui vont lui dévoiler les secrets, sur le chemin de son perfectionnement de son ascension personnelle, spirituelle en bonne compagnie avec ses Frères Maîtres Secret, il se déplace libre à la recherche de la parole perdue. Ses nouveaux voyages vont être ponctués de sentences et maximes qui le marqueront à tout jamais, qui seront des balises, des guides pour poursuivre sa quête spirituelle. Prenant conscience que ce Maître Secret, n’est rien d’autre que son Maître intérieur qui commence a parler en lui.
Jean-François Guerry.
À LIRE : Francis Dorfiac Sentences et Maximes 4ème degré.
Collection : Sentences et maximes des hauts grades maçonniques. Éditions Numérilivre Isbn : 978 2 366322118- 114 pages 18€. En vente : www. Numerilivre.fr
Le recours à la pratique du voyage, qu’il soit physique ou symbolique est généralement inhérent à toute voie initiatique. Par principe chaque étape des voyages accomplis sera la marque d’une progression allant dans le sens du plus profond vers le plus élevé.
Pour leur part les voyages du 4ème degré reprennent la même problématique ascendante, transposant celle-ci dans le domaine de « la recherche d’une Connaissance métaphysique », en quête de la Vérité et de la Parole perdue.
Ces voyages sont solennellement ponctués de sentences pour mieux se comporter, de règles de conduite à tenir, de réflexions d’ordre philosophiques, voire métaphysiques.
Les voyages terminés, l’émotion dissipée, ne subsisteront que quelques échos de toutes ces assertions entendues mais peut-être plus ou moins bien retenues.
Alors, sans qu’il soit question de toutes les reprendre, peut-être pourrions-nous en rappeler et commenter quelques-unes ?
Francis DORFIAC, entré en 1979 à l’âge de 35 ans à la Grande Loge de France, est initié dans les Hauts Grades en 1984 et au 33ème degré en 2007. Il écrit des articles dans les revues « Points de Vue Initiatiques » (Grande Loge de France) et « Ordo ab Chao » (Juridiction du Suprême Conseil de France). Il a participé régulièrement aux Rencontres des jeunes Maîtres à Port Royal et à la Formation des nouveaux Vénérables Maîtres à Royaumont. Il a présenté plusieurs conférences dans le cadre de l’Académie maçonnique, des Entretiens Condorcet-Brossolette, de Campus et des Rencontres écossaises.
Sommaire
--Avant propos
A la recherche de la parole perdue
--Vous commencez à pénétrer dans les hautes régions de la Connaissance Spirituelle
--Vous ne vous forgerez point d’idoles humaines pour agir aveuglément sous leur impulsion
--Ecoutez tous les hommes avec attention et déférence
--Ne profanez pas le mot de Vérité en l’accordant aux conceptions humaines
--Ce que la franc-maçonnerie vous demande c’est d’aimer la Justice, de la révérer, de marcher dans ses voies, de la servir de tout votre cœur et de toute votre âme
--Il n’y a de réellement admirable que la Loi universelle
--L’accomplissement du Devoir
--La recherche de la Parole perdue
--Ne pas prendre les mots pour des idées
COMMUNIQUÉ
Samedi 4 mars 2023 Château Saint-Antoine
Marseille
10 heures - 17 heures
IXes Rencontres
Académie Maçonnique Provence
Les racines médiévales
de la Franc-maçonnerie
Ma Très Chère Sœur,
Mon Très Cher Frère,
En prélude aux IXes Rencontres de l'Académie Maçonnique Provence du samedi 4 mars, nous avons le plaisir de partager avec vous ce documentaire sur les flèches des cathédrales,
Les yeux dans les Cieux
On a tous en mémoire l’effondrement de la flèche de Notre-Dame lors de l’incendie en 2019, sous les cris d’effroi des Parisiens. Depuis leur apparition au Moyen Âge, les flèches des cathédrales fascinent… mais connaissons-nous vraiment leur histoire ?
Lucile Bellanger, à travers le documentaire Les yeux dans les cieux, propose d’enquêter sur leur origine :
À travers la France, ce film met en lumière la beauté de ce patrimoine architectural méconnu. Partez à la découverte des flèches de lieux emblématiques tels que la basilique de Saint-Denis, la cathédrale de Chartres ou encore de Strasbourg. Notre-Dame de Paris sera également au cœur de cette enquête inédite avec des images de la reconstruction de sa flèche légendaire.
Architectes et experts prendront part à cette exploration, dont Matthieu Lours, historien de l’architecture et le père Yves Combeau, dominicain.
Cliquer sur l'image pour le visionner
Nous espérons pouvoir te compter parmi nous durant cette journée qui promet d'être particulièrement riche...
L'adhésion annuelle de 35 €, vous permet de bénéficier de la gratuité de toutes nos manifestations (hors frais de restauration), incluant l'envoi des travaux des conférenciers ainsi que l'enregistrement intégral des conférences dans les semaines qui suivent les rencontres. L'adhésion à l'Académie Maçonnique Provence vous permet de bénéficier également de la gratuité des manifestations organisées par les Académies de Paris, Lille, Lyon et Toulouse.
Ces rencontres sont ouvertes aux Frères et Sœurs Maîtres de toutes les obédiences et les frais de participation sont de 25 € (hors restauration) pour les non-adhérents de l'Académie Maçonnique.
Pourquoi des frais de participation ? Pour nous aider à couvrir les frais de location du Temple, les frais d'hébergement et de restauration des conférenciers, les frais du technicien vidéo, les assurances, les frais administratifs, etc.
Merci de votre compréhension.
Le montant du triangle pour les agapes est de 20 €.
Alain-Noël Dubart: La Franc-maçonnerie entre passé et avenir
Marc Halévy, Après la Modernité, quelle Franc-maçonnerie ? Marc Halévy, Kabbale et Franc Maçonnerie. Louis Trébuchet, Le désir des collines éternelles
Louis Trébuchet, Appel aux racines spirituelles du REAA
Michel Fromaget, Corps, Âme, Esprit: Liberté, Vérité, Beauté
Solange Sudarskis, Il était une fois un mythe, Hiram Jean-François Guerry, Exercices spirituels antiques et Franc-maçonnerie Claire Reggio: Temple et lumière, une question d'orientation ?
L’initiation maçonnique nous demande : de Savoir, Comprendre, et Agir. Combattre l’ignorance pour éviter tous les extrémismes et les fanatismes, rechercher la voie du centre du milieu. Penser par soi-même, être raisonnable en homme libre et de bonnes mœurs.
Notre société se radicalise de plus en plus, et l’inaction décourage les plus entreprenants, pourquoi ? Une des raisons est la propension de nos dirigeants à promettre l’impossible, à mettre le couvercle sur la marmite sociale, à procrastiner pour décourager les plus courageux. La méthode est simple devant chaque problème qui apparait et dont on connait la cause et les remèdes depuis longtemps, on ne passe pas de la Pensée à l’action, on repousse les décisions en faisant semblant de découvrir les problèmes. Les seules décisions prises sont de créer : des commissions d’enquêtes diverses et variées (gouvernementales, parlementaires, citoyennes etc…) De créer des organismes, des conseils (nationaux, régionaux, municipaux etc…), de créer un commissariat au plan. De déclarer des grandes causes nationales en faveur, du droit des femmes, des catastrophes naturelles, de l’énergie etc… Et quand la marmite bouillonne trop, on annonce de grands débats, des grenelles sur tout, la mise en place de cahiers de doléances, des plans banlieues qui s’enchaînent les uns derrière les autres. On gagne du temps, puisqu’on en perd ! On fait semblant de faire. Au mieux on décide de faire une nouvelle loi, sur un sujet qui en a déjà une pléthore, on réagit à vif sans risques puisque de toute façon les lois quand elles sont publiées ne sont pas appliquées puisque que l’on n’a pas mis en place en même temps les moyens de l’action. On ne rend compte de rien, on compte sur l’oubli, on passe à autre chose.
Récemment la mise en place d’une réflexion sur la fin de vie illustre cette méthode, un problème, qui n’est pas nouveau et a été traité dans de nombreux pays européens revient sur le devant de la scène. Alors ont créé une commission citoyenne on consulte, on interroge les spécialistes et ceux qui ne le sont pas. Il faut une nouvelle loi ! Sauf que l’on pas mis les moyens en place pour appliquer la précédente : pas de soignants formés aux soins palliatifs, pas assez d’établissements spécialisés, pas d’accompagnement dans la rédaction des directives anticipées, pas d’uniformisation de ces directives, pas de collecte centralisée de celles-ci et de possibilités simples de les confirmer ou les infirmer. En clair, on ne connait l’efficacité de la loi votée et l’on se propose sans état d’âme d’en faire voter une autre sur le même sujet. Pour justifier ce manque d’action, on fait semblant de demander l’avis de tout le monde. Un genre de grande Commission pour le climat, où l’on découvre ce que l’on sait et l’on s’empresse de ne rien faire, et cela favorise la montée des extrémistes, comme en témoigne l’article qui suit. En continuant de la sorte, en refusant d’abord de voir les problèmes, mais ensuite et surtout de passer au courage de l’action l’on nourrit le sentiment d’insécurité, d’injustice, ce manque de cap, de vision pour l’avenir, repose sur une pierre tremblante avec laquelle on ne peut rien construire de solide. Il est temps de passer à l’action avant que les idées simplistes, qui naissent de l’inaction (comme dans l’article ci-dessous envahissent l’esprit des plus jeunes. Arrêtons de voter des lois, appliquons d’abord celles déjà votées.
Jean-François Guerry.
Voilà ce qui germe dans la tête des plus jeunes. Article extrait de la Revue en ligne TERRESTRES.
Les vertus climatiques de la grève générale
Plusieurs organisations écologistes ont explicitement appelé à soutenir les grèves contre la réforme des retraites. Ce soutien bienvenu peut-il augurer une transformation des pratiques militantes ? Que se passerait-il si syndicats et écologistes élaboraient un répertoire d'action commun, construisant par la pratique le mélange des justices sociales et écologiques ?
Le régime des retraites est aujourd’hui pris d’assaut car il mettrait en péril notre avenir économique. Par un esprit de prévoyance et pour éviter un effondrement des pensions futures, dit-on, les gouvernants mettent en œuvre un modèle de retraites dont l’horizon se déploie entre 2030 et 2070. Observe-t-on la même diligence politique lorsqu’il s’agit concevoir des politiques climatiques ? Guidés par un principe de raison et de justice intergénérationelle1, les gouvernants réformeraient les retraites « Pour vos enfants » dit-on. Voyons justement ce qu’ils font pour nos enfants.
Tout est en place pour que tout empire. Il suffit, par exemple, de constater à quel point nous sommes éloignés de l’objectif fixé par les accords de Paris en 2015 lors de la COP 21 – à savoir limiter l’augmentation de la température du globe d’ici 2100 à 1,5°C par rapport à son niveau préindustriel. Cet accord repose sur un double scandale : les promesses sont non contraignantes, ce qui revient à dire que nous fixons un seuil de température à ne pas dépasser sans nous donner les moyens de le faire respecter ; ensuite, l’addition des promesses formulées en 2015 par les Etats ne couvre que …30% des réductions indispensables à réaliser afin d’honorer cet accord2.
Alors que les émissions mondiales de gaz à effet de serres ne font qu’augmenter (2,7 % en 2018), à partir de 2020, il faudrait les diminuer de 7,5% par an pour atteindre une diminution de plus de 90% en 2050 par rapport aux émissions actuelles3. Et encore, tous ces objectifs chiffrés sont fondés sur les rapports du GIEC, dont les résultats, issus d’un utile travail de synthèse, sous-estiment certainement la rapidité du réchauffement climatique et de ses conséquences4. On apprend récemment que les glaces du Groenland et de l’Arctique fondent bien plus vite que prévu5. Des études récentes tendent à montrer que le GIEC a surestimé ce qu’était le fameux « niveau pré-industriel » de CO2. Concrètement cela signifierait que notre quota d’émissions restant, afin de ne pas dépasser le seuil des 1,5, serait rétréci de moitié : si cette hypothèse est confirmée, il faudrait alors doubler l’effort de baisse des émissions annoncé dans les rapports du GIEC6.
IMAGINER LA CRISE
Nos imaginaires politiques sont incapables de se figurer ce que représente une descente de la consommation d’énergie carbonée à la hauteur de l’événement. Nous sommes en situation de « décalage prométhéen », aurait sans doute affirmé le philosophe Günther Anders. Ce dernier, en réaction à l’avènement de la bombe atomique et de la possibilité de la fin de l’histoire qu’elle introduisait, définissait ce décalage comme l’écart entre les conséquences du progrès et nos facultés de représentation. « […] la seule tâche morale décisive aujourd’hui, écrivait-t-il dans les années 1950, dans la mesure où tout n’est pas encore perdu, consiste à éduquer l’imagination morale7 ». Si, chez Anders, cette éducation passait par une méthode d’exagération délibérée de ce qu’on peut observer dans le présent, il est tout autant possible de rendre palpable le mur climatique par le recours à quelques expériences historiques.
En effet, par le passé, certains événements firent brutalement chuter les émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, la crise qui suivit le crash de 1929 provoqua une diminution d’environ 30% des émissions de CO2 aux Etats-Unis et de 23% de l’Europe continentale (1929-1932). Entre 1943 et 1945, sommet de la Seconde guerre mondiale et de la politique de bombardement contre les populations civiles en Europe continentale, les émissions du continent sont divisées par deux. Entre 1990 et 1997, consécutivement à l’effondrement du bloc soviétique, les émissions du territoire russe chutent de 40%8.
Ainsi, au premier abord, l’effondrement économique aurait une vertu climatique. Et cette idée semble d’autant plus probante que, historiquement, le découplage entre croissance du PIB et émissions de gaz à effet de serre reste un phénomène au mieux marginal9. Pour le dire très grossièrement, la cure de désintoxication reviendrait à deux ou trois fois les effondrements économiques les plus brutaux du XXe siècle – à la différence près, mais finalement peu rassurante, qu’un tel changement devrait s’accomplir en deux ou trois décennies.
Par conséquent, et sans aborder les autres questions écologiques essentielles10, il paraît légitime de se demander s’il faut souhaiter une crise financière, économique ou institutionnelle du capitalisme mondialisé d’une magnitude inouïe. Doit-on tout espérer de l’effondrement11 ?
TRANSFORMATION DE SOI ET DU MONDE
Contrairement à l’opinion répandue, la plupart des militant-es et des collapsonautes se refusent à un tel espoir malsain. Pour la majorité, il ne s’agit pas d’attendre la fin salvatrice de ce monde mais d’expérimenter des manières d’en sortir, de le transformer ou de l’arrêter. Dans toutes ses sensibilités, l’écologie, des zéro déchet aux activistes les plus déterminés, cherche à se soustraire aux réquisits de la société reposant principalement sur le travail non (ou peu) choisi et la consommation : quitter progressivement, affectivement et pratiquement la standardisation économique des manières de vivre. Apprendre à ne plus déléguer entièrement sa vie, à devenir souverain sur une partie de son quotidien offre une polyvalence et un déjà-là qui peut préfigurer des réappropriations collectives bien plus ambitieuses.
Pourtant, aussi puissants subjectivement que puissent être certains parcours de vie, l’empilement de ces refus ne créé pas de lui-même une bifurcation collective. Il est assez aisé d’imaginer que les subjectivités collapsonautes pourraient s’appareiller avec un capitalisme de pénurie : chacun.e aura appris à faire moins, et la sobriété aura damné la piste à l’austérité de la guerre climatique. Précieuse mais centrée sur des expérimentations généralement individuelles, cette voie resterait alors insuffisante, incertaine et ambivalente.
Le véritable enjeu, et en même temps la plus grande difficulté, réside dans les modalités d’organisation et d’expérimentation collectives. Et cet enjeu concerne à la fois les collectifs écologistes mais aussi, plus généralement, les sociétés dans leur ensemble. Certes, là encore, il existe déjà, et depuis longtemps, de nombreuses pratiques collectives dont le but est de permettre une existence en dehors du capitalisme et de la consommation de masse. Cependant, tout porte à croire que ces dernières ne peuvent tenir pour seule politique possible. En effet, les espaces interstitiels (qui peuvent être juridiques, sociaux, économiques) dans lesquels elles peuvent encore joyeusement proliférer sont à la merci d’un contexte politique qui se dégrade et les met en péril chaque année un peu plus. Les espaces de non-conformité, et à partir desquels il devient possible d’imaginer d’autres vies, sont aussi des espaces menacés12. Il doit donc y avoir un versant de l’action écologiste et climatique qui tente d’organiser une réponse à ces politiques. Une réponse comme défense mais aussi comme positivité porteuse en elle-même de transformation.
Dès lors, que faire ? Ce qui est certain, c’est que face aux maigres résultats, relativement à la hauteur des enjeux, des mouvements climats et écologistes des deux premières décennies du XXIe siècle, l’heure est à la remise en question et à la transformation des pratiques militantes13. Si les grandes manifestations climatiques et les nombreuses demandes adressées aux gouvernants se sont révélées inopérantes, faut-il engager des campagnes de désobéissance civile : blocages, affichage subversif, détérioration choisie de biens privés ? La gravité de la situation historique nous autorise-t-elle à nous en prendre aux infrastructures énergétiques, bureaucratiques, logistiques, stratégiques ? Ces questions ne flottent pas dans le ciel éthéré des idéaux militants, mais correspondent à des pratiques auxquelles nous sommes toutes et tous conviés depuis quelques mois : blocage du quartier de La Défense, de centres commerciaux, de centres logistiques d’Amazon, de mines de charbon, sabotage de trottinettes électriques, grèves scolaires, instaurations spontanées de ZAD, tentatives d’imposer des pactes écologiques aux élections municipales, etc.
S’accompagnant d’une substantielle augmentation du nombre de personnes engagées, ces multiples mouvements ne visent plus des aménagements de la politique majoritaire. La question qui traverse les mouvements climat et les mouvements écologistes est alors la suivante : prenant au sérieux la puissance des logiques destructrices à l’œuvre, comment faire advenir un profond changement institutionnel ou politique ?
Or, au beau milieu de la phase ascensionnelle de ces mouvements, voici que l’actualité nous rappelle à nos fondamentaux : la grève générale.
Bien plus qu’un prétendu chantage exercé sur la population, il s’agit d’affaiblir certaines cibles économiques, de favoriser des solidarités et de faire ressortir la toxicité de certaines infrastructures : qui ne se réjouirait pas de voir La Défense, ses ordinateurs et ses ascenseurs, durablement débranchée ? La répétition de ce genre d’action permettra un apprentissage mutuel entre les militants et les milieux syndicaux, une meilleure connaissance des mille dépendances socio-écologiques de notre monde technique et, à terme, leur réappropriation.
A la différence de sabotages isolés et anonymes qui peuvent avoir leur intérêt, il s’agit là d’actions concertées reposant sur des groupes sociaux plus ou moins organisés et n’étant entreprises qu’une fois un objectif précis établi suite à une discussion collective. Sans doute cela repose-t-il sur un double décentrement : le syndicalisme retrouvant ses racines à tendance plus révolutionnaires et les mouvements environnementaux reconnaissant que, depuis toujours, la démocratie ne se limite pas aux urnes ou aux arènes de délibérations institutionnelles20. Si une telle perspective peut sembler chimérique, gardons en tête que, sous l’effet du contexte actuel, il est permis de penser que ces rapprochements sont aujourd’hui en train de s’accomplir. Mais aussi, et plus simplement, il est sans doute plus que temps de mettre de côté ce qui nous retient d’engager des discussions explicites au sujet dece qu’il y a à faire.
Quoiqu’il en soit, un futur qui soit à la fois plus émancipateur et plus écologiqueque notre présent est difficilement imaginable sans une reprise démocratique des infrastructures qui font fonctionner nos écologies.
Et si la grève générale, l’un des plus vieux instruments de l’histoire sociale, coiffait l’ensemble des outils aujourd’hui plébiscités dans les mouvements écologistes – le vote, la manifestation, le lobbying citoyen, les petits pas et les petites assemblées, les infractions mineures ou majeures de la loi ? La grève générale allie de manière inégalée des qualités dans lesquelles se reconnaissent à peu près toutes les tendances du mouvement climat, qui pour autant s’opposent souvent sur les stratégies à employer : plutôt accessible21, ouverte stratégiquement, plurielle, populaire et diablement efficace. On ne subit plus l’effondrement économique. Non seulement nous prenons le contrôle politico-médiatique, infrastructurel et écologique, mais nous pouvons alors expérimenter ce à quoi ressemblerait une sortie volontaire de la course démente du capitalisme.
« L’ambition portée par ce gouvernement est une ambition de justice sociale (…) Et surtout la seule chose qui compte, c’est la justice. » Discours d’Edouard Philippe du 11 décembre 2019 au Conseil social et économique (CSE).[↟]
Gary Dagorn, « Climat : pourquoi les scientifiques sont plutôt plus prudents qu’alarmistes » , Le Monde, 23/10/2019 ; En septembre 2019, l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL) et le Centre national de recherches météorologiques (Météo-France/CNRS), spécialistes en modélisation climatique, ont rendu publique la mise à jour de leurs projections. Ils montrent que l’augmentation de la température avait été sous-estimée de près de 1° ; dans le pire scénario de poursuite de la croissance, la température mondiale pourrait s’élever jusqu’à 6 ou 7° en 2100 : « Changement climatique : les résultats des nouvelles simulations françaises »[↟]
L’Obsolescence de l’homme, t. 1 : Sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution industrielle, trad. Christophe David, Paris, Editions Ivrea et éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, 2002 p. 303[↟]
Cet article est délibérément centré sur l’urgence de la baisse des émissions de CO2, mais cet enjeu ne doit surtout pas mettre au second plan l’ensemble des autres fronts écologiques, voir Maxime Chédin, « Quand le mouvement climat deviendra écologique… », Politis, N° 1566, 28/09/2019 et Quentin Hardy et Pierre de Jouvancourt, « Qui sont (vraiment) les activistes de l’apocalypse ? » , Terrestres, 13/10/2019.[↟]
« Une autre politique est possible ! » pourra-t-on rétorquer. L’ampleur de la tâche explique sans doute les références récurrentes aux grandes entreprises de remobilisation économiques du XXe siècle telles que « Économie de guerre », « plan Marshall écologique » ou « Green new deal ». Cependant, nous partons ici de l’hypothèse politique du business as usual. D’autant plus probable que toutes les forces politiques portant de tels projets d’investissement massif sont aujourd’hui en minorité politique : défaite récente de Corbyn, minorité de Sanders, inadéquation du Pacte vert européen [↟]
On pourra prendre pour exemple les mesures du gouvernement actuel concernant la fin des emplois aidés, la baisse systématique des aides sociales (qui forment de facto les moyens de substance à une partie importante de la base militante concernée) et le contrôle croissant des conditions de leur attribution ; mais aussi le projet de loi contre les habitats légers, l’allongement de la durée de cotisation pour la retraite – nombre de retraités participant de manière non-négligeable au tissu associatif écologiste.[↟]
Que cette « découverte » de l’inefficacité des demandes aux gouvernement repose sur un oubli important du passé des mobilisations environnementales de la seconde moitié du XXe siècle est un problème que nous laissons de côté ici, mais sur lequel il serait crucial de revenir.[↟]
Il n’est pas question ici de susciter de la peur par le recours à l’images de hordes de réfugiés climatiques arrivant sur les douces contrées européennes. Un tel imaginaire, mélange des films hollywoodiens et du nationalisme d’extrême droite, a gagné trop d’influence dans l’imaginaire collectif. Il s’agit ici de dénoter l’étendue du chamboulement géopolitique et humain vers lequel nous nous dirigeons autant que le saccage des conditions de vie pour de très nombreuses personnes.[↟]
A la lecture d’une version préliminaire de ce texte, une amie remarquait justement : « […] si je souscris à cette hypothèse théorique séduisante et convaincante du « temps libéré par la grève », le ressenti de quelqu’un qui habite paris et alentours par exemple, c’est plutôt une ville où concrètement tout le monde est ultra sur les nerfs dans les transports et sur les routes, où toutes les pistes cyclables sont prises d’assaut par des scooters et trottinettes électriques… on se fait insulter tout le temps. etc etc etc pas du tout cette « ville à l’arrêt » dont on rêve : on n’a rarement été aussi à l’étroit. justement parce que la grève n’est pas générale, et que la majorité des personnes essayent de traverser la ville pour travailler – juste sans transports en commun. Même pour les militant-es, en fait, c’est moins un temps libéré qu’un temps de l’organisation: […] s’organiser politiquement c’est du boulot aussi (moins aliénant certes, et plus joyeux): blocages d’entrepôts le matin, cantines, AG, manifs… en fait c’est quand même épuisant, de tenir une grève, j’ai l’impression que cette conceptualisation du temps à l’arrêt l’invisibilise. Le temps libéré c’est plutôt l’horizon, pas ce qui se passe pendant la lutte. »[↟]
Simone Weil, « La vie et la grève des ouvrières métallos », La Révolution prolétarienne, n°224, 10 juin 1936 repris dans Œuvres, Quarto Gallimard, p. 157-170 ou dans Gréve et Joie pure, Libertalia, 2016.[↟]
On pourrait, là encore schématiquement, dater cette transition durant des années 1980. La grève des cheminots de 1986, une des plus dures que connaît le secteur du rail, n’aboutit qu’à un retrait de la grille salariale portée par le gouvernement Chirac. Depuis 1995 au moins, les mouvements sociaux portés par le syndicalisme, mais aussi par les mouvements étudiants, n’obtiennent au mieux que des retraits. Pour rappel, voici quelques dates marquantes des obtentions des mouvements sociaux : 1919 : obtention la journée de 8h de travail ; 1920 : syndicalisation des femmes sans l’aval de leur mari ; 1936 : Accords de Matignon ; 1950 : SMIG ; 1969 : Accords de Grenelle, +35% salaire minimum.[↟]
Dominique Pinsolle, « Les aventures de Mam’zelle Cisaille », Le Monde diplomatique, août 2015.[↟]
Bien entendu, il peut y avoir des ratés, par exemple priver par inadvertance l’électricité d’un hôpital ou de foyers.[↟]
Des alliances entre syndicats et mouvements écolos sont en train de se nouer localement (Youth for Climat ou résistance à des grands projets inutiles et imposés). Lors des blocages en cours, par exemple ceux des dépôts de bus à Paris, d’autres milieux professionnels et des étudiant.e.s viennent participer : une intersectionnalité naissante est à l’oeuvre. Plus globalement, les écolos n’ont pas le monopole de l’écologie et depuis un an, « l’écologisation » des milieux sociaux impliqués dans les luttes sociales (Gilets Jaunes notamment) s’accélère.[↟]
Se traduisant en une perte importante de revenus, beaucoup de personnes ne sont pas en situation de pouvoir se permettre la grève. Aller vers une anticipation, prévue plusieurs mois à l’avance et massive, de ces pertes fondée sur un mutualisation d’une portion modeste des salaires pourrait être une partie de la réponse, tout comme le don de biens et de services de première nécessité.[↟]
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Samedi 4 mars 2023 Château Saint-Antoine
Marseille
10 heures - 17 heures
IXes Rencontres
Académie Maçonnique Provence
Les racines médiévales
de la Franc-maçonnerie
Ma Très Chère Sœur,
Mon Très Cher Frère,
Les IXes rencontres de l'Académie Maçonnique Provence se dérouleront le samedi 4 mars au Château Saint-Antoine à Marseille et seront consacrées aux racines médiévales de la Franc-maçonnerie avec un plateau d'invités de très haut niveau.
Ne dit-on pas que les lumières du passé éclairent l'avenir ?
Nous aurons l'occasion de découvrir combien cette affirmation est juste.
Par ailleurs, nous aurons le plaisir d'accueillir Marie-thérèse Besson ancienne Grande Maîtresse de la GLFF et Présidente de l'Académie Maçonnique Lyon ainsi qu'Alain-Noël Dubart, ancien Grand Maître de la GLDF et Président de l'Académie Maçonnique de Lille.
Nous vous présentons aujourd'hui
Dominique JARDIN
GODF
Les racines médiévales
de la Franc-Maçonnerie
comme exemple de la
construction d’une tradition
Dominique Jardin analyse en premier lieu la problématique des « racines » de la franc-maçonnerie et les enjeux de la question. Puis il propose l’examen de racines médiévales revendiquées, et évalue leur pertinence à travers trois exemples : ceux du noachisme, de l’alchimie, et des marques illustrent la manière dont se construit la tradition, parfois récente, de racines médiévales.
L’angle d’approche, rarement étudié, est celui de l’histoire des rituels et de leur iconographie.
Dominique Jardin est agrégé et Docteur en histoire. Il a obtenu un Doctorat « double sceau », en Histoire (Université de Nice) et en Sciences religieuses (EPHE, Histoire des courants ésotériques occidentaux modernes) en soutenant une thèse sur les rituels, les tableaux de loge et la construction de la tradition maçonnique (2008). Lors de la World Conference on history of Freemasonrytenue à la BnF (juin 2019) Dominique Jardin a été distingué par le Bartholdi Award (prix universitaire) pour ses années de recherche et ses publications sur les tableaux de loge.
Auteur d’une soixantaine d’articles et de présentations, ses ouvrages, « Voyages dans les tableaux de loge », « Le temple symbolique des Francs-maçons », « La tradition des francs-maçons, histoire et transmission initiatique », ont obtenu des Prix de l’IMF. Dominique Jardin a aussi transcrit, commenté et publié des documents inédits : avec Claude Gagne, « Aux sources du REAA, le cahier de loge du Vénérable Tarade, manuscrit témoin de la vie maçonnique de 1761 à 1776 » et « Aux Sources de l’Ecossisme, le premier Tuileur illustré (XVIIIe s.) » présentant 80 tableaux de loge et bijoux maçonniques.
Il vient de proposer « L’alchimie des francs-maçons… les grades bleus ».
Parmi les derniers ouvrages publiés et disponibles via le Comptoir du livre, citons :
L'alchimie des Francs-Maçons
Éditions Dervy (2022)
Le temple symbolique des Francs-Maçons
Éditions Dervy (2021)
Voyages dans les tableaux de loge
Éditions Dervy (2020)
Nous espérons pouvoir te compter parmi nous durant cette journée qui promet d'être particulièrement riche...
L'adhésion annuelle de 35 €, vous permet de bénéficier de la gratuité de toutes nos manifestations (hors frais de restauration), incluant l'envoi des travaux des conférenciers ainsi que l'enregistrement intégral des conférences dans les semaines qui suivent les rencontres. L'adhésion à l'Académie Maçonnique Provence vous permet de bénéficier également de la gratuité des manifestations organisées par les Académies de Paris, Lille, Lyon et Toulouse.
Ces rencontres sont ouvertes aux Frères et Sœurs Maîtres de toutes les obédiences et les frais de participation sont de 25 € (hors restauration) pour les non-adhérents de l'Académie Maçonnique.
Pourquoi des frais de participation ? Pour nous aider à couvrir les frais de location du Temple, les frais d'hébergement et de restauration des conférenciers, les frais du technicien vidéo, les assurances, les frais administratifs, etc.
Merci de votre compréhension.
Le montant du triangle pour les agapes est de 20 €.
Alain-Noël Dubart: La Franc-maçonnerie entre passé et avenir
Marc Halévy, Après la Modernité, quelle Franc-maçonnerie ? Marc Halévy, Kabbale et Franc Maçonnerie. Louis Trébuchet, Le désir des collines éternelles
Louis Trébuchet, Appel aux racines spirituelles du REAA
Michel Fromaget, Corps, Âme, Esprit: Liberté, Vérité, Beauté
Solange Sudarskis, Il était une fois un mythe, Hiram Jean-François Guerry, Exercices spirituels antiques et Franc-maçonnerie Claire Reggio: Temple et lumière, une question d'orientation ?
Combattre l’ignorance et le fanatisme, combattre tous les intégrismes religieux, ce n’est pas combattre les religions, les traditions, mais leurs excès, leurs dogmatismes, ce n’est pas non plus mener une croisade contre tous ses représentants. La loi de 1905 de séparation de l’église et de l’état a permis de bien séparer l’église et l’état, sa mise en œuvre et sa mise en place a connu des outrances aujourd’hui largement dépassées, malgré quelques intégrismes catholiques et laïcards en voie de disparition. Le compas est largement ouvert dans les loges maçonniques où règne dans l’ensemble une fraternelle tolérance. La Franc-maçonnerie accueille toutes les femmes et tous les hommes qui cherchent la Lumière et la vérité, peu importe leurs opinions religieuses et politiques pourvu qu’ils soient de bonnes mœurs et à la recherche des vertus qui ennoblissent l’homme, vertus et valeurs que l’on trouve dans de nombreuses traditions et religions, ces valeurs sont universelles donc maçonniques. La Franc-maçonnerie refuse néanmoins tous les intégrismes et les extrémismes réducteurs.
Pourtant force est de constater que notre société se radicalise, que l’intégrisme religieux prospère. Comment le stopper et y mettre fin ?
Si ce n’est par l’étude et la connaissance des religions et de ses textes fondateurs, en quelques mots il faut enseigner le « fait religieux » qui fait partie de notre tradition et qui participé à la construction de notre société, il ne s’agit pas bien entendu de faire des cours de catéchisme ! Mais d’informer sur les valeurs fondamentales, afin d’éviter la falsification des textes, leurs interprétations strictes au pied de la lettre. Un programme d’enseignement du « fait religieux » devrait être une priorité éducative, afin que les intégrismes ne s’emparent des cerveaux les plus fragiles en général et des jeunes en particulier. Refuser cet enseignement c’est favoriser l’expansion de l’intégrisme religieux.
J’ai découvert chez Bayard Éditions une collection intitulée : Petites conférences, elles s’adressent aux jeunes à partir de 10 ans et aussi aux adultes. C’est dans ce cadre que la Rabbin Delphine Horvilleur est intervenue dans une conférence intitulée : Comprendre le monde. Je vous rappelle que Delphine Horvilleur après ses études de médecine s’est consacrée à la religion juive elle est une des trop nombreuses Rabbin femme, elle appartient à une mouvance libérale ouverte œcuménique de sa religion. Qui mieux qu’elle pouvait s’adresser aux jeunes gens qui seront demain nos forces vives en particulier aux jeunes filles. Avec des mots simples compréhensibles par tous elle explique le fait religieux, sans prosélytisme.
Au début de sa conférence et afin d’intéresser le jeune public elle commence par les mots : Il était une fois. Elle propose de remplacer il était une fois, par il fût une fois, ce qui implique un renouvellement et une pérennité des faits.
Elle propose aussi, plutôt que parler de la Bible, des Évangiles et du Coran, de prendre comme support de sa conférence la saga Star Wars, justifiant ainsi son choix je cite : « Il en va de Star Wars comme de tous les récits et de toutes les légendes de notre enfance. Elles font souvent semblant de parler au passé simple pour dire un passé qui n’est pas si simple, et qui est même très compliqué. Elles disent au passé ce qui n’est pas passé, et résonne au présent et elles disent peut-être quelque chose de l’avenir à la nouvelle génération qui pourra s’en emparer. » Voilà pourquoi : « il était une fois, est un verbe toujours à l’imparfait. » Prendre un texte même sacré toujours littéralement, à la lettre près est dangereux. Qui peux soutenir raisonnablement que le monde fût créé en 7 jours et pas 8 ou 9 ? Où encore que les Hébreux ont errés pendant 40 ans dans le désert !
Delphine Horvilleur, nous parle du vivant et du symbolisme des textes sacrés, elle invite à une relecture des textes en tenant compte de la part qu’y prend le symbolisme. Elle dit : « Ne pas dire la réalité (parce qu’elle est inconnue) ne signifie pas nécessairement qu’on ne dit pas la vérité. » autre remarque intéressante : « Un texte reste sacré tant qu’il parle à un groupe qui continue à le lire. »
Les intégristes parlent d’un monde qu’ils ne connaissent pas et affirment c’était mieux avant ! Mais avant quoi au fait ? Pourquoi leur discours séduit, sans doute parce que le monde change trop vite, cela créé en nous une sorte d’angoisse, on manque de temps entend on régulièrement, il faut que je fasse une mise à jour comme pour nos appareils électroniques.
On nous assène qu’il ne faut pas être nostalgique, qu’il faut aller de l’avant. Il est pourtant des nostalgies bénéfiques, ce sont celles qui font le lien entre hier et aujourd’hui elles préparent demain, la Franc-maçonnerie enseigne aussi la pratique de cette nostalgie elle s’appelle transmission initiatique.
Transmettre une tradition, c’est transmettre des clés pour comprendre, pour ouvrir des portes, nos portes individuelles, avoir le mode d’emploi des textes, recoller les pièces de l’ensemble.
Je dirais que ce n’est pas une grande découverte, c’est le mouvement de la vie de l’esprit. Les mythologies ont servi de base aux philosophies, puis les philosophies ont servi de base aux religions. Si l’on analyse ce qui est considéré comme des textes fondateurs de la Franc-maçonnerie spéculative je veux dire le célèbre discours du Chevalier de Ramsay, l’on comprend symboliquement les fondements de la Franc-maçonnerie et l’on comprend aussi pourquoi elle perdure.
Faits religieux, faits maçonniques.
Delphine Horvilleur nous invite à construire nous-mêmes des puzzles afin de réduire tous les intégrismes, c’est le but en creux me semble -t’il de sa Petite conférence qui est un grand pas pour construire un monde où les laïcs et les religieux peuvent s’unir pour combattre l’intégrisme.
Jean-François Guerry.
Note : la deuxième partie de la conférence est aussi importante en volume et en qualité elle est faite d’un échange de questions et de réponses, posées par les enfants et les adultes sur le rôle d’un rabbin, l’importance des femmes dans la religion etc…
À Lire : Delphine Horvilleur – Comprendre le monde- Éditions Bayard- Collection les petites conférences. Sur 68 Pages 12,90 €
RÉSUMÉ SOURCE BABELIO
Dans cette Petite Conférence, Delphine Horvilleur s'interroge sur la façon dont nous comprenons le monde, et pour cela, sur la façon dont nous le racontons. L'importance du récit, les rabbins la connaissent mieux que personne. Elle évoque donc son métier de femme rabbin. Elle le définit comme un geste d'écoute et d'ouverture envers les autres, à partir de l'étude des récits bibliques. Elle explique comment les récits, les contes, les mythologies, les textes religieux ont mille choses à nous raconter.
Comment ils cherchent continuellement à établir du lien entre les générations, à nous dire que la nouvelle génération n'est pas la copie conforme de l'ancienne et que le monde a besoin d'une mise à jour. A chacun de trouver le sens qui lui semble être le bon, car nous pouvons reconstruire le sens de la phrase et le sens du monde, afin qu'il soit pertinent pour nous tous.
La Bibliothèque
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Quelques extraits de la sève poétique de Khalil Gibran, pour trouver le chemin de l’amour qui est au début comme à la fin.
J-F Guerry.
Au milieu des ruines.
[…] Comme la fleur reçoit de la terre la vie et ses parfums aromatiques, ainsi l’âme extrait de la faiblesse et des erreurs de la matière sa sagesse et sa force. « L’Éternité ne conserve que l’Amour. Car l’Amour est comme l’Éternité.
Extraits- Khalil Gibran. Au milieu des ruines- Pensées et Méditations (Traduit de la version anglaise d’Anthony R. Ferris par Paul Kinnet. Éditions Select -1962. Page 103.
À la Porte du Temple.
[…] Qui peut répondre à mes questions ?
J’interroge sur ce qui est en moi ; je cherche à m’informer sur moi-même.
[…] Les fantômes de l’éveil tremblent entre mes paupières closes, et les ombres de mes rêves volent au-dessus de mon lit de pierre. Quelle est cette chose que nous appelons Amour ? Dis-moi, quel est ce secret caché au fond des âges et qui, cependant, pénètre toute conscience ?
Quelle est cette conscience qui est à la fois le commencement et la fin de toutes choses ?
Quel est ce garde qui, de la Vie et de la Mort, façonne un rêve plus étrange que la Vie et plus profond que la Mort ?
Hier, je me trouvais à la porte du temple et j’interrogeais les passants sur le mystère et les mérites de l’Amour.
[…] L’Amour est une connaissance divine qui permet à l’homme de voir ce que voient les dieux.
[…] Alors, j’entendis une voix à l’intérieur du temple :
« La vie est divisée en deux moitiés, l’une gelée, l’autre en feu. La partie brûlante, c’est l’Amour. Alors j’entrais dans le temple, je m’agenouillai, je me réjouis et je dis une prière : « Fais de moi, oh Seigneur, une nourriture pour la flamme ardente…
Fais de moi, oh Seigneur, un aliment pour le feu sacré… Amen. »
Extraits (Ibid – À la Porte du Temple – Pages 104,105, 106, 197,108.
L’homme moderne est constamment sollicité par les lumières extérieures artificielles, son esprit chargé par l’inutile oublie l’essentiel. Que devient-il vraiment ? Qui est-il et où va-t-il ? Perdu par la multiplicité des sollicitations, il ne voit plus l’itinéraire la voie qui va vers le centre, il est tiré vers les extrêmes. Comment peut-il retrouver l’harmonie qui mène au centre, à l’unité ? Une gageure dans une société, désacralisée, déshumanisée. Il faut construire un homme plus spirituel et plus humain, c’est la voie de l’initiation maçonnique traditionnelle.
Calendrier Maya
Ce n’est pas la bêtise des selfies qui reliera les hommes entre eux, pas plus que les réseaux dits sociaux, qui sont de fait la consécration du manque des rencontres de cœur à cœur. Ni les progrès informatiques, ni l’empire du numérique qui asservit les esprits, ne remplacerons les véritables contacts humains. Ses outils, ne permettent pas d’ouvrir la porte qui est en dedans, pour accéder au chemin de la sublime et unique lumière intérieure. « C’est vers l’intérieur que va le chemin mystérieux » nous dit le poète Novalis, ce romantique persuadé qu’à la fin, tout devient poésie. Ce déiste éclairé, n’était pas l’ennemi des lumières, épris de mathématiques associa science, raison, imagination et foi dans sa poésie : « La poésie est représentation de l’âme, du monde intérieur… la conscience est un chant. » Si l’on suit le chemin du poète, nous enfermerons nos objets numériques, pour laisser libre cours à notre imagination et notre intuition. Il nous invite à ouvrir notre cœur, à l’écouter battre sa chamade, il déverse dans nos veines le torrent de l’éternel, de l’universel. La poésie, cette langue du cœur est la langue universelle de tous les hommes, elle irrigue aussi toutes les traditions du Cantique des oiseaux de Farîd od-dîn ‘Attâr aux livres poétiques et sapientaux de l’ancien testament ou encore la lumineuse Apocalypse de Jean de Patmos, sans oublier la Mythologie Grecque et les Métamorphoses d’Ovide liste non exhaustive des écrits poétiques. Ces chants éternels et universels ne peuvent être regardés comme le disait Saint-Exupéry qu’avec l’œil central du cœur. Les sons de cette langue universelle sont le chant d’une théophanie du principe. Cette théophanie est adogmatique elle franchit toutes murailles et construit des ponts entre les hommes, c’est une communication de cœur à cœur.
Labyrinthe Cathédrale d'Amiens
Sur le chemin de l’intériorité l’homme médite sur lui-même et sur les autres, il s’ouvre à la compassion. Tout devient limpide, pur et simple quand nous prenons que nous sommes tous des sœurs et des frères en humanité.
Il est des cycles dans la vie, des cycles annuels des moments où la lumière diminue, d’autres ou elle augmente. En ce moment les jours s’allongent, allongeons nos pas, allons plus loin plus haut. Marchons dans l’allée des poètes. Refusons les dogmes, les dictatures religieuses et politiques, imaginons, rêvons un autre monde plus fraternel. Ne nous enfermons pas dans « un sommeil dogmatique » comme nous le demandait Kant. Notre âme meure, si notre esprit ne l’anime que des savoirs trop intellectuels, ils sont nécessaires pour comprendre le monde mais il faut y ajouter l’imagination, le rêve, imaginer pour créé sans cesse, faire le tour du cercle et se diriger vers le centre, le centre de nous-mêmes notre être intérieur.
Chanson de pèlerin chantée et expliquée par l'auteur-compositeur : Jean-Claude Benazet; bientôt une version à plusieurs voix sera enregistrée... Contact : jcbperegrino@gmail.com A voir aussi ...
Jusqu'au Finis Terrae là où est la statue de St Jacques qui voit la lumière qui décline à l'ouest et chaque jour renaît à L'est. À tous les jacquets, de toutes les confessions, à tous les Jacquets de toutes les traditions de part le monde, à tous ceux qui recommencent tous les jours vers le Chemin intérieur...
Jacquet sur le chemin
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La culture du moi, la philosophie du moi, la connaissance de soi pour atteindre la connaissance du monde et des dieux. De Socrate à Johann Gottlieb Fichte (1762-1814) cette pensée chemine à travers les traditions et les philosophies, elle est aussi posée au commencement de l’initiation maçonnique comme un préalable à sa poursuite.
Johann Gottlieb Fichte
Fichte fût contemporain de Kant qu’il admirait, leurs écrits furent mêmes parfois confondus tant leur proximité était grande. Leurs lumières respectives les amenés à croire en l’homme au centre du monde. C’est Fichte qui posa le principe du moi comme origine et fondement de toute théorie de la connaissance, ainsi il est reconnu comme l’inventeur de la philosophie du moi. Il grave le fait que la connaissance de soi, mène à la connaissance en général, celle des autres et du monde. On passe ainsi de l’individuel au multiple, du microcosme au macrocosme, cette pensée mène du singulier à l’universel. Les Francs-maçons proposent par leur initiation spécifique associant le singulier et le collectif la mène méthode. Spiritualisation et humanisation de l’homme, pour une amélioration spirituelle et une humanisation augmentée du monde.
Ce que propose Fichte c’est l’expérience de son moi, comme fondation de la connaissance, il développe cette idée dans sa Théorie de la science. Ce qui lui valut injustement d’être qualifié d’athée, à la fin de sa vie. Les recommandations de Fichte pourraient être inscrites sur les murs du cabinet de réflexion maçonnique, soumises à la réflexion et au jugement du profane avant la rédaction de son testament philosophique et ses réponses aux questions qui lui sont posées. Je cite : « Portez votre attention sur vous-mêmes ; détachez votre regard de tout ce qui vous entoure (le monde extérieur) et reportez-le sur votre intériorité ; telle est la première exigence que la philosophie (la Franc-maçonnerie) impose à ses apprentis. Il n’est (ici) jamais parlé de ce qui est hors de vous, mais uniquement de vous-mêmes. »
Cette introspection de l’apprenti philosophe, comme celle de l’apprenti Franc-maçon, le met en contact grâce à la méditation silencieuse avec son être intérieur, l’être vrai. Par l’expérience du travail sur son soi, sur sa pierre. La Vérité devient accessible et par là-même la liberté de son être intérieur. Celui qui frappe à la porte du temple, cherche la lumière, il frappe aussi à la porte de son cœur. L’initiation devient connaissance et expérience de son soi, qui lui permettra l’instauration en lui d’une conscience morale rigoureuse de plus en plus élevée. La construction de cette morale individuelle, de cette loi morale, qui peut aussi être appelée loi maçonnique. Conscience individuelle sans cesse soumise à la rectification par l’équerre, à l’ouverture à l’amour fraternel par le compas, elle deviendra universelle et transcendante. Je cite Fichte : « Toute conscience de soi est une conscience morale et le moi est au centre de toute connaissance. » Fichte rejoint ainsi le concept du tribunal intérieur de Kant.
Le Maître maçon, qui sublimé par la lumière aspire à embrasser la Connaissance, chemine avec son intellect, mais surtout avec cœur de la périphérie vers le centre, il travaille en chambre du milieu, il élève et transcende sa pensée. Son regard se tourne vers le fil à plomb, ses pieds gravissent peu à peu l’échelle, il aspire à contempler l’un. Il devient maître de lui-même. Fichte l’exprime ainsi : « Je deviens donc donné à moi par moi-même comme actif en général, j’ai la vie en moi-même et je ne la reçois que de moi-même. » Des écrits, qui lui ont valu sans doute d’être considéré comme athée ? Il prônait l’autonomie de la pensée de l’homme (le Sapere aude repris par Kant). Mais le Maître maçon n’est-il pas reconnu comme tel, en capacité de penser et de juger toutes choses par lui-même, sans pourtant détenir toujours la Vérité. Il aspire à devenir un être raisonnable, conscient toutefois des limites de la Raison humaine. Il demeure une question fondamentale est-ce que toutes choses sont pensées et issues de lui-même ? Ou, une force extérieure ou d’ailleurs intérieure a-t-elle participé à la création, force qui le dépasse, dont il a reçu une parcelle, comme une graine qu’il doit faire vivre, c’est-à-dire participer à sa germination, d’où lui vient cette mystérieuse intuition qu’il y a quelque chose, plutôt que rien, ou qu’il y a un doute, sinon de lui-même.
« Tout ce qui existe dans l’univers est le fruit du hasard ou de la nécessité. » (Démocrite)
Le perfectionnement de l’homme, les progrès et les techniques ne peuvent pas seuls mettre fin aux souffrances des plus faibles et de l’humanité. L’expérience le démontre depuis la nuit des temps, il faut en plus un travail sur soi, individuel, faire naître et cultiver des pensées et des actions plus fraternelles, nous sommes responsables de nos sœurs et de nos frères pourvu qu’ils soient vertueux, c’est une nécessité, un devoir d’humanité.
Jean-François Guerry.
Mémorial souvenir de l'esclavage Martinique
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